Soutenez

Moments difficiles pour des commerçants de la rue Saint-Denis

Photo: Catherine Bouchard/TC Media

La conjoncture économique, l’été tardif et les travaux ont mis à mal la rue Saint-Denis dans les derniers mois. TC Media a répertorié 27 locaux à louer sur la portion de rue où il y a des chantiers.

Quelques boutiques annonçaient une vente de fermeture également sur le tronçon. Le nombre de locaux vides est élevé actuellement sur Saint-Denis avec environ 23% de taux de vacance. La moyenne montréalaise se situe à 9% pour une artère commerciale.

Les entrepreneurs de la rue constatent des baisses de clientèle allant de 15 et 50%, dépendant du type d’offre.

«On a perdu la moitié de notre clientèle. On peut passer des heures sans client. Pour nous, le fait qu’il n’y ait pas de stationnement sur la rue et que le passage piéton soit moins convivial ont un impact», indique l’assistante-gérante de Löle sur Saint-Denis, Jennifer Sebat.

Les commerces toujours ouverts sur la rue tentent de développer des stratégies pour tenir le coup.

«En prévision des travaux, on a révisé nos coûts d’opération à la baisse. Lorsqu’on a eu des employés qui ont quitté, on ne les a pas remplacés. Ça a évité de miner le moral des troupes par des congédiements. C’est certain que ça nous affecte. On parle de 15 à 20% de baisse», affirme la vice-présidente aux opérations du magasin d’ameublements Zone, Sarah Abikhzibir.

Le café-resto, au Festin de Babette, a eu un mois de mai particulièrement difficile.

«L’été a mis du temps à pointer le bout de son nez, ce qui ne nous a pas aidé. En plus, on n’utilise pas la terrasse, parce que les gens ne veulent pas manger dehors avec le bruit de la machinerie et la poussière. Faut attendre que ça passe», explique le propriétaire, Nathan Perez.

Ce dernier se console toutefois de l’avancement rapide des travaux. Tous les commerçants rencontrés soulignent d’ailleurs avoir eu des échos à l’effet que le chantier avait pris de l’avance. La Ville de Montréal n’a pas voulu commenter la question.

La SDC optimiste
La Société de développement commercial Pignons rue Saint-Denis (SDPRSD) se montre pour sa part optimiste face à la situation.

«On est la rue avec le plus de remboursements en vertu du programme PRAM-Commerce de la Ville de Montréal, qui rembourse 40% des coûts de rénovation pour un nouveau commerce. En plus, avec tous les locaux actuellement, c’est un bon levier pour négocier un loyer abordable pour les six ou sept prochaines années. On vit plusieurs ouvertures depuis plusieurs semaines», élabore la directrice générale de la SDPRSD, Caroline Tessier.

Cette dernière avoue toutefois être consciente des difficultés que vivent plusieurs commerces.

«C’est un ensemble de facteurs, on ne peut pas mettre toute la faute sur le chantier. Avec l’avènement de l’achat en ligne, le commerce de détail est en redéfinition et c’est vrai partout à Montréal.», mentionne Mme Tessier.

Cette dernière souligne qu’un travail sera effectué pour la définition de l’identité de la rue et que le tout sera dévoilé après les travaux en 2017.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.