Nouvelle cohabitation forcée à l’école Louis-Riel

Photo: Archives Métro

Après avoir accueilli pendant cinq ans les élèves de l’école Baril au sein de leur établissement, le conseil d’établissement de l’école secondaire Louis-Riel pensait bien pouvoir récupérer ses locaux à la rentrée 2017-2018. La Commission scolaire de Montréal (CSDM) en a toutefois décidé autrement, puisqu’une nouvelle cohabitation forcée leur a été imposée.

Cette fois, ce sont 200 élèves de l’éducation aux adultes du Centre Tétreaultville qui seront déplacés à Louis-Riel. La décision sera applicable dès septembre 2017, et ce, pour une période estimée à plus ou moins deux ans.

La commission scolaire justifie sa décision par les travaux d’agrandissement à venir à l’école primaire Saint-François-d’Assise. Pour éviter que les élèves n’aient à vivre les désagréments liés aux travaux, ils seront déménagés au Centre Tétreaultville, le lieu le plus près de leur école, avec comme conséquence que les adultes du Centre Tétreaultville devront à leur tour être déménagés.

«On ne pouvait envoyer les 350 élèves de Saint-François-d’Assise à Louis-Riel. Il n’y a pas assez de place pour les accueillir, explique Émilie Auclair, commissaire scolaire de Mercier. Nous voulions garder les élèves adultes le plus près du quartier parce qu’il n’est pas facile de se déplacer dans le secteur, d’où la décision prise.»

La commissaire scolaire croit que dans les circonstances, il s’agissait de la meilleure décision.

«Dans le meilleur des mondes, tout le monde serait demeuré à leur place, mais ce n’est pas possible», ajoute-t-elle.

Opposition groupée
Le conseil d’établissement, le conseil des élèves, le comité des parents et les enseignants de Louis-Riel sont tous unis contre la décision de la CSDM.

Le conseil d’établissement reproche principalement à la commission scolaire de ne pas l’avoir consulté, de l’avoir placé devant le fait accompli, de contrevenir à divers articles de la Loi sur l’instruction publique ainsi qu’à sa propre politique, comme le fait remarquer Dominique Lalonde, membre du conseil d’établissement de Louis-Riel et avocat dans la vie de tous les jours.

«La consultation n’a pas eu lieu, admet Mme Auclair, en raison de l’urgence d’agir. Probablement que si tel avait été le cas, tout se serait mieux passé.»

Le conseil d’établissement, de son côté, a fait ses devoirs. Dès que les membres ont appris le départ des élèves de Baril, ils ont adopté une résolution, en novembre 2016, demandant à la commission scolaire de récupérer les locaux à l’intention des élèves de Louis-Riel.

Pour eux, il s’agit d’une question de bien-être et de réussite pour les élèves de Louis-Riel.

«Présentement, nos élèves doivent manger un peu partout dans l’école quand ce n’est pas littéralement par terre, car la cafétaria n’est pas en mesure d’accueillir tout le monde. Plusieurs enseignants n’ont pas de locaux assignés et ils doivent se déplacer avec leur matériel entre les périodes réduisant le temps d’enseignement.

«Certaines activités parascolaires doivent être annulées par manque d’espace. Tout ça n’est rien pour favoriser la persévérance et la réussite de nos élèves», témoigne Mirela Mocka, présidente du comité de parents de l’école secondaire Louis-Riel.

Les opposants ne comptent pas en rester là. Une pétition circule présentement sur l’Internet, une manifestation est à venir, une plainte a été déposée auprès du protecteur de l’élève de la CSDM, une lettre a été transmise au ministre de l’Éducation et d’autres actions sont aussi envisagées.

Leur priorité est de faire changer la décision de la CSDM pour que les élèves de Louis-Riel puissent profiter pleinement de leurs installations et ainsi assurer un meilleur soutien aux élèves.

D’autres solutions ont été examinées, dont la possibilité de déplacer les élèves adultes à l’école secondaire Marguerite-De Lajemmerais. Une option qui aurait nécessité des coûts d’aménagement élevés, alors que ces investissements ont déjà été faits à Louis-Riel, rappelle Mme Auclair.

La Politique de la CSDM concernant la révocation ou la modification de l’acte d’établissement d’un établissement d’enseigment stipule que «la commission scolaire doit, en tout temps, demander au conseil d’établissement d’étudier la révocation ou la modification de l’acte d’établissement», ce qui inclut la «réaffectation d’une partie de l’immeuble (location partielle, cohabitation, agrandissement)».

Éléments de la contestation du conseil d’établissement
-Aucune consultation lors de la prise de décision et imposition de la décision malgré les objections et une résolution préalable du conseil d’établissement.

-Décision unilatérale de nommer l’école Louis-Riel «école de transit» ou «école transitoire», ce qui va à l’encontre de son acte d’établissement.

-Manque flagrant de locaux et d’espaces pour les élèves de Louis-Riel au détriment de leur bien-être et de leur réussite scolaire.

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