La pièce sur l’affaire Villanueva se jouerait à Montréal-Nord

Succès populaire en mars au théâtre de La Licorne, la pièce Fredy, qui relate le drame du 9 août 2008, devrait se jouer à Montréal-Nord. L’arrondissement et l’équipe de réalisation sont actuellement en discussion pour plusieurs représentations de cette histoire qui a suscité de nombreuses réactions.

L’émotion était vive, le public, majoritairement, conquis. Pendant près d’un mois, la pièce Fredy a balayé la polémique pour laisser place à un récit neutre et objectif, relatant de nombreux éléments de l’enquête survenu après la mort de Fredy Villanueva, tué par un policier durant l’été 2008.

L’inquiétude initiale de voir, sur une scène de théâtre, le récit de ce drame qui a marqué Montréal-Nord, a été remplacée par l’espoir. Celui «d’aller dans l’endroit où tout a commencé», explique l’auteure, Annabel Sutar, qui vient d’entrer en discussions avec l’arrondissement pour évaluer les différentes possibilités.

«C’est notre objectif, reprend-elle. Cette pièce a réussi à amener une conversion de manière respectueuse et humaine. Elle touche directement la communauté de Montréal-Nord.»

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Le nombre de spectateurs qui ont assisté à la pièce Fredy lors de ses 21 représentations durant le mois de mars au théâtre de La Licorne. Ce qui représente un taux d’occupation de 102%.

 L’arrondissement «favorable»
Après avoir assisté à l’une des 21 représentations, Claudel Toussaint, le directeur de la culture de l’arrondissement, avait jugé ce «travail remarquable». Partisan de la venue de cette pièce dans Montréal-Nord, qui pourrait se jouer dans les locaux de Maison culturelle et communautaire, il assure réfléchir déjà à l’après-spectacle.

«Ce contenu est très riche, très intéressant. Je demeure, toujours, favorable à voir cette pièce ici. Mais il faut avoir, après la pièce, une réflexion sur plusieurs thèmes. Les gens ne doivent pas repartir sans un dialogue», indique M. Toussaint, qui imagine la venue «des écoles et des organismes touchant la jeunesse».

Une volonté confirmée par Christine Black, nouvelle mairesse de l’arrondissement, qui a récemment surpris les proches de la famille Villanueva en évoquant lors du dernier conseil du 8 août le décès du jeune Fredy huit ans plus tôt, avant de demander une minute de silence.

«Il n’y a pas de fermeture de notre côté. Pas du tout. C’est une option», indique l’élue qui reconnait n’avoir pas encore vu la pièce. Cette décision «relève de l’administratif (de la direction de la culture, NDLR), pas du politique. Il n’est pas question de mettre un veto», précise Michel Dumais, le responsable du cabinet de la mairesse.

Les acteurs enthousiastes
Du côté des acteurs, l’enthousiasme prédomine. «Ça peut être profitable à tous, indique Solo Fougère, qui joue notamment le rôle de Dany Villanueva. C’est leur histoire, celle du quartier. Il faut qu’ils puissent en reprendre possession en créant un dialogue, une discussion.»

Membre du Comité de soutien à la famille Villanueva, un temps réfractaire à cette pièce avant d’accepter de faire partie de la distribution, Ricardo Lamour se montre impatient.

«C’est important qu’elle puisse se jouer maintenant, pas dans 60 ans, indique l’artiste. C’est un événement qui a eu des conséquences politiques et tragiques qui sont encore d’actualité. On l’a vu avec la mort de Bony Jean Pierre, ce drame hante encore les mémoires. C’est une pièce que le quartier doit voir car ça fera avancer les choses.»

Pas avant 2017 ?
Reste à trouver une date. Alors que Claudel Toussaint évoque l’année scolaire à venir, Annabel Soutar, pour des raisons logistiques, est plus prudente.

«Avant septembre 2017, ça me paraît presque impossible. Sauf si un financement spécial est mis en place pour jouer plusieurs représentations à Montréal-Nord», précise l’auteure, qui vise une tournée dans différents théâtres de l’île ainsi qu’en province.

Durant les premières représentations de Fredy, plusieurs proches et membres de la famille Villanueva ont assisté à la pièce. Mais ni Dany, son frère, ni Lilian, sa mère, n’ont répondu positivement aux invitations lancées par la production.