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Près de 30% des habitants d’Outremont ont un faible revenu

Photo: Hugo Lorini /TC Media

Un tiers des résidents d’Outremont vit avec moins de 20 000$ par année alors que la présence d’organismes communautaires est limitée sur le territoire pour desservir les personnes à faible revenu.

La Ville de Montréal a identifié trois zones défavorisées dans l’arrondissement près de la rue Van Horne.

«Cela ne m’étonne pas du tout, s’exclame la mairesse Marie Cinq-Mars. Pour avoir visité des maisons lors des campagnes électorales, je constate que les familles à faible revenu sont une réalité à Outremont.»

L’une des fondatrices de l’organisme Outremont en famille, Claire-Isabelle Mauffette, abonde dans le même sens. «Tout n’est pas aussi rose pour toutes les familles locales, déclare-t-elle. Il y a celles qui font face à des difficultés financières, mais qui choisissent d’habiter ici, car c’est un bon quartier pour leurs enfants.»

Résidente d’Outremont depuis trois ans, Anna Linnikoff, occupe avec son fils un 3 ½ au coût de 865$ par mois payé avec un salaire de 15$ de l’heure. Elle reconnaît que le prix du loyer est élevé, mais elle n’est pas prête à quitter les lieux.

«J’aime bien ce quartier ainsi que l’école où va mon garçon. Je suis très satisfaite de son éducation», souligne-t-elle. Elle se croise les doigts pour qu’un projet de coopérative d’habitation, à vocation familiale, à l’étude présentement par le conseil d’arrondissement soit retenu.

«Si la coop le Suroît voit le jour, ça me permettrait de terminer une formation et d’avoir une chambre, s’exclame-t-elle. En ce moment, c’est juste mon garçon qui en a une.»

Peu de ressources locales
Les organismes pouvant servir de soutien économique et social aux familles à moyen et faible revenu sont peu nombreux sur le territoire.

Les résidents doivent traverser les délimitations de l’arrondissement pour avoir accès à un éventail plus important de ressources.

«Il y a des organismes dans des quartiers limitrophes, dont Côte-des-Neiges et le Plateau, qui desservent les gens d’Outremont, mais Centraide ne finance pas d’organismes locaux», signale la directrice des allocations et de l’analyse sociale à Centraide, Lyne Harris.

Selon la Ville de Montréal, on retrouve dans l’arrondissement une maison de jeunes, deux groupes communautaires destinés aux aînés et Outremont en famille. Ce dernier, fondé en 2009, coordonne notamment des cuisines collectives permettant aux familles d’avoir des repas santé à faible coût. La mairesse, Mme Cinq-Mars, souligne qu’il y a aussi près de 500 bénévoles disposés à donner un coup de main sur le territoire.

Outremont en famille organise un Forum sur les besoins des familles locales, le 13 mai prochain. Des élus de l’arrondissement seront aussi présents pour l’occasion. Les citoyens sont invités à y participer afin d’échanger et de proposer des idées.

Outremont en chiffre
Près de la moitié des résidents d’Outremont sont des locataires (47%) et le prix du loyer dans le secteur coûte en moyenne 1120$ par mois.

Selon les économistes, lorsqu’un ménage investit au-delà de 30% de ses revenus dans son logement, sa santé financière devient fragile. Dans 41% des cas, les locataires outremontais excèdent ce seuil.

«Je déplore les propos des gens qui pensent qu’Outremont est fait que pour des gens à revenus élevés, avance le père de famille, Noël Bertrand, qui paye 1500$ pour son loyer. Pourquoi devrais-je quitter le quartier pour des raisons économiques? Je suis impliqué dans la vie sociale d’ici depuis 15 ans.»

Dès 5870 familles vivant à Outremont, 18% sont monoparentales. La portion des ménages de l’arrondissement vivant dans un logement subventionné est de 1,4%.

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