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Des facteurs ragent contre des changements à Postes Canada

Des employés de Postes Canada manifestent dans le quartier Pointe-aux-Trembles de Montréal, le matin du 6 avril 2017.
Photo: Ralph-Bonet Sanon/TC Media

Des employés de Postes Canada dénoncent la décision de leur employeur, d’ouvrir éventuellement de nouvelles franchises et de réorganiser le travail.

Comme ailleurs, des employés d’un bureau de poste de Pointe-aux-Trembles sont descendus dans la rue jeudi matin. Selon eux, Postes Canada causera la perte de bureaux de poste et de leurs emplois en ouvrant 15 nouvelles franchises dans des commerces de Montréal.

«Postes Canada ferme les bureaux en disant qu’ils ne rapportent pas assez, mais c’est parce qu’il ouvre des franchises juste à côté», a dénoncé une employée du bureau de poste de Pointe-aux-Trembles, Johanne Noël.

Mme Noël cite l’exemple de son lieu de travail, situé à moins de 250 mètres d’un comptoir postal établi à l’intérieur d’une pharmacie Jean-Coutu, de l’autre côté du boulevard Saint-Jean-Baptiste. Elle craint la perte d’emplois mieux rémunérés, une diminution de service et ultimement, la fermeture du bureau de poste.

«On appelle ça l’étranglement de nos bureaux», résume le directeur national du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes pour la région de Montréal, Sylvain Lapointe.

Plus longtemps dehors
Les employés dénoncent également la restructuration évoquée de leurs itinéraires. Selon eux, elle augmentera les risques d’accident du travail.

«Actuellement, par exemple, nous classons les items pendant une heure et demie, deux heures, avant de sortir notre itinéraire à l’extérieur, mais là, ce sera des employés de nuit qui vont le faire pour nous».

«Nous n’aurons plus de marge de manœuvre. Notre travail de facteurs se fera essentiellement huit heures à l’extérieur et encore plus longtemps une fois la nuit tombée.» –Johanne Noël

Le Syndicat affirme ne pas avoir été consulté préalablement aux changements et n’en avoir été avisé qu’à la dernière minute à la mi-mars. Il déplore l’attitude de la société d’État, surtout à la lumière d’un rapport du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, qui constatait en décembre dernier «un manque de consultation et de communication entre les gestionnaires de Postes Canada et les employés, ce qui ne favorise pas les bonnes relations de travail».

«Si on veut un meilleur service, des emplois décents, qui font vivre des familles, ce n’est pas la solution que Postes Canada aborde. Postes Canada devrait avoir plus à cœur la santé et la sécurité de ses employés», a lancé M. Lapointe.

«Plus pratiques»
Concernant les franchises, la société d’État affirme qu’en tant que «n°1 des livraisons et des ramassages dans le secteur du cybercommerce», elle cherche «toujours des façons de rendre les choses plus pratiques pour [ses] clients».

Elle explique aussi avoir évoqué l’idée de changer la méthode de tri dans deux installations afin d’y créer de l’espace, «en réaction à la croissance des volumes de colis et au déclin des volumes de courrier».

«Il n’y aura aucune perte d’emploi par suite de ces changements, qui respectent pleinement la convention collective. Nous en sommes encore aux étapes initiales de la consultation [avec le Syndicat, ndlr]», assure Postes Canada, dans une déclaration transmise par courriel.

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