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Recours grandissant au programme de petits déjeuners

Des enfants prennent de petits déjeuners à l'École St-Octave, à Montréal-Est, en mai 2016.
Photo: TC Media/Archives

De plus en plus d’élèves d’écoles de Pointe-aux-Trembles et de Montréal-Est ont recours aux Petits déjeuners de la Pointe-de-l’île, signe que le visage de la défavorisation et de l’insécurité alimentaire change, selon une gestionnaire du programme.

«Avec le coût des aliments, de l’électricité et du logement qui ne cesse d’augmenter, même les familles qui ne bénéficient que d’un seul revenu sont touchées», estime la directrice d’Action Secours Vie d’Espoir (ASVE), Pierrette Joly.

De 520 jeunes desservis en 2006-2007, le programme des petits déjeuners de l’espoir d’ASVE est passé à plus de 1300 en 2015-2016 et est maintenant offert dans deux écoles de plus cette année scolaire, pour un total de sept.

Depuis quelques années, il sert, en plus des déjeuners chauds, des déjeuners froids en sacs ainsi que des «sacs collation», un peu moins copieux.

Plusieurs situations
Toutefois, ce ne sont pas que les élèves défavorisés qui bénéficient du programme.

«J’ai de tout. Des élèves qui n’ont pas le temps de déjeuner chez eux parce qu’ils viennent de trop loin, des élèves qui ne peuvent pas financièrement, d’autres pour qui les déjeuners servent à briser l’isolement», énumère David Branco, agent de concertation à l’École Daniel-Johnson, où une trentaine de jeunes, dont des membres d’équipes sportives de l’école, sont desservis du lundi au vendredi depuis janvier dernier.

La directrice de l’École primaire Sainte-Germaine-Cousin, dont une cinquantaine d’élèves sont inscrits aux déjeuners chauds depuis l’automne dernier, renchérit.

«Ici, c’est ouvert à tous et j’ai un peu de toutes les situations. Oui j’ai sûrement des familles dont le frigo est vide à la maison, mais j’ai aussi des parents qui doivent prendre le bus à 5h30 le matin pour être sûrs d’arriver au centre-ville à 8h», indique Caroline Petrucci.

Mobilisation d’entreprises
Plusieurs entreprises et industries de Pointe-aux-Trembles et Montréal-Est fournissent des employés pour préparer les déjeuners ou du financement sous forme de dons. L’Affinerie CCR, par exemple, fournit depuis 2013 plus de 30 employés à l’École St-Octave située tout près, à Montréal-Est.Gilles Bordeleau, Marie-Pier Pageau et Robert Leclair, de l'Affinerie CCR.

«Le besoin au début, c’était deux jours par semaine, mais c’est devenu trois jours par semaine», se souvient le président du syndicat des travailleurs de la CCR, Gilles Bordeleau, instigateur de l’implication bénévole de ses collègues.

«On ne pense pas à l’école avec l’estomac vide, alors si on veut que les enfants apprennent comme il faut, c’est ce qu’il faut faire», témoigne pour sa part le directeur général de l’Affinerie, Robert Leclair, lui aussi bénévole et président d’honneur 2017 du traditionnel souper homard annuel de la Fondation des gens d’affaires et des industries de la Pointe-de-l’Île.


Souper homard
Le prochain souper homard de la Fondation des gens d’affaires et des industries de la Pointe-de-l’Île, principale source de financement du programme des petits déjeuners d’ASVE, a lieu le 27 mai prochain à l’École secondaire Pointe-aux-Trembles. Les billets sont en vente sur la page Facebook de la Fondation, au coût unitaire de 125$.

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