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Besoin de logements abordables à RDP-PAT

Photo: Bâtir son quartier/ Collaboration spéciale

Malgré l’augmentation du nombre de logements abordables dans le secteur, la situation est toujours préoccupante à l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) où près de 6500 personnes payent plus que 30% de leur revenu pour se loger.

«C’est inquiétant car selon les normes fixées par le gouvernement, quand un ménage dépasse ce pourcentage, ces familles doivent généralement couper dans d’autres dépenses essentielles comme l’alimentation», explique Anicet Ndayishimiye, directeur de l’organisme Infologis de l’est de Montréal.

Le directeur estime que la situation s’aggrave puisqu’il y des nombreux cas où les locataires payent de 50% à 80% de leur revenu pour se loger.

«Il y a des cas plus graves où les gens ont vraiment besoin d’aide. À Pointe-aux-Trembles, 19% des ménages consacrent plus que 50% de leur salaire pour se loger, dit M. Ndayishimiye. C’est beaucoup et il n’y a pas assez de logements abordables pour toutes ces personnes.»

À Rivière-des-Prairies, ce chiffre est légèrement plus élevé. Au total 23% des ménages dépensent plus que la moitié de leur revenu pour habiter un domicile.

«Oui, le pourcentage est plus élevé, mais il faut faire attention car il peut être faussé en partie à cause des tours de logements pour personnes âgées sur le boulevard Gouin, énonce le directeur. Ces personnes payent plus que 50% de leur revenu, mais c’est souvent des services tout-inclus où ils sont nourris, il y a des soins médicaux et du transport.

M. Ndayishimiye salue l’acquisition des 114 logements par la Corporation Mainbourg, mais rappelle qu’ils ne désengorgeront pas les listes de personnes à l’attente d’un logement abordable.

«C’est une très bonne nouvelle et nous sommes sur le bon chemin, mais ces logements sont déjà occupés, dit-il. C’est tant mieux pour les personnes qui les habitent, mais il y aura toujours autant de ménages dans le besoin dans le quartier.»

Manque de communication
Pour sa part, le directeur général de la Corporation Mainbourg, François Claveau, signale que malgré tous ces besoins, il y a encore des logements disponibles dans le nouveau bâtiment pour des personnes âgés, le complexe Sainte-Germaine-Cousin.

«Il y a encore 26 logements disponibles, dit-il. Ce sont des logements subventionnés ou à des prix abordables et ils sont toujours. Je pense que la raison pour laquelle nous n’avons pas encore trouvé preneur est tout simplement parce que les gens ne sont pas informés. Ils ne savent pas que ces logements existent et qu’ils pourraient y avoir accès.»

M. Claveau et M. Ndayishimiye expriment tous les deux le souhait de voir apparaître des nouveaux projets pour des logements abordables dans l’arrondissement.

«Le quartier de la gare est l’endroit idéal pour cela. C’est un nouveau quartier, bien desservi, dit M. Claveau. L’arrondissement a déjà annoncé que 7% des logements seraient abordables, mais l’idéale serait de suivre la politique d’inclusion sociale de la Ville de Montréal, où 30 % des logements devraient l’être.»

Une idée qui n’est pas partagée par la mairesse Chantal Rouleau qui soutient que le pourcentage ne sera pas augmenté.

«Nous avons un souci de mixité que je tiens à respecter, dit-elle. Je n’ai pas du tout l’intention de créer des ghettos. Nos quartiers doivent être équilibrés et 30% c’est définitivement trop pour ce secteur qui compte déjà sur des bâtiments avec des logements abordables», conclut-elle.

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