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Pas d’expansion en vue pour BIXI

Alors que BIXI a établi un record pour le nombre d’utilisateurs l’année dernière, aucune expansion du réseau de vélopartage n’est prévue par la Ville de Montréal d’ici 2019. Pourtant, une dizaine d’arrondissements attendent toujours l’arrivée du service, depuis son lancement en 2009.

Le plan d’affaires 2015-2019 établi par la Ville après l’acquisition de BIXI, il y a deux ans, ne prévoyait pas d’investissement pour étendre l’offre de service.

Depuis, même si le succès est au rendez-vous, la municipalité n’a pas ajusté le tir. «Pour le moment, les opérations seront maintenues avec l’équipement actuel», a précisé par Aref Salem, responsable du transport au comité exécutif de la Ville.

Pourtant, BIXI a connu une année «exceptionnelle» en 2015, battant même des records, selon Bérengère Thériault, porte-parole de BIXI.

Le nombre d’achats occasionnels a grimpé de 83%, passant de 20 656 en 2014, à 37 926 en 2015. Les achats membres ont également augmenté de 21%, avec un total de 20 879, pour la saison 2015. L’objectif annuel de recruter 1 000 nouveaux membres a déjà été largement dépassé en 2016, avec 2 200 nouveaux utilisateurs ce printemps.

M. Salem a décliné notre demande d’entrevue, mais a affirmé par courriel que: «Nous nous réjouissions du succès que connaît BIXI depuis sa relance […] Nous évaluerons la situation pour l’avenir et si de nouveaux projets avaient à se concrétiser, nous ferons l’annonce le moment venu».

«Je rêve que des stations BIXI soient implantées dans l’arrondissement [Rivières-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles]. Toutefois, la première question à se poser est quels sont les meilleurs moyens d’améliorer la situation du transport collectif dans l’arrondissement.  BIXI est une solution parmi d’autres. Nous avons d’abord besoin d’un meilleur service d’autobus. Évidemment, BIXI pourrait être un service intéressant pour certains déplacements effectués localement. Je pense aux gens qui se déplacent vers les gares du Train de l’Est par exemple.» –Chantal Rouleau, mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

Une seule expansion en sept ans
La dernière expansion de BIXI remonte à 2013. Une cinquantaine de stations avaient été ajoutées au réseau.

Or, neuf arrondissements de la métropole, dont Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Montréal-Nord, Pierrefonds-Roxboro et Saint-Laurent attendent toujours que le service s’étende à leurs quartiers.

La station de BIXI la plus à l’est se trouve près de la station de métro Langelier. La plus à l’ouest se situe sur la rue Sherbrooke Ouest, près du campus Loyola de l’Université Concordia.

Un manque de cohérence
Pour Marianne Giguère, porte-parole en matière de transport actif à Projet Montréal, le refus de l’administration Coderre de soutenir l’expansion de BIXI, démontre un «manque de cohérence flagrant.»

«On voit qu’il y a des différences énormes entre ce que l’on a comme discours et ce qui se passe sur le terrain. La Ville se vante de prôner le transport actif, alors qu’on ne fait pas de véritable effort dans ce sens», dit l’élue du Plateau-Mont-Royal.

Elle ajoute qu’il faut «arrêter de voir BIXI comme un outil de loisir» et le voir plutôt comme «une offre de mobilité».

«Le problème, avec BIXI, c’est qu’on le gère avec une logique économique, alors qu’il faut le voir comme un service aux citoyens. On dit qu’il faut installer des bornes là il y a le plus de gens et ce n’est pas comme ça qu’on devrait penser. C’est comme si on disait qu’on n’installerait pas l’aqueduc à Rivière-des-Prairies, car il y a peu de gens comparé à Rosemont, ce n’est pas logique», déplore-t-elle.

La conseillère ajoute que le service étant en demande, il est de la responsabilité des élus d’agir et «d’investir massivement» afin d’améliorer le réseau.

«Build it and they will come. C’est tout ce que j’ai à dire. Ils l’ont fait à d’autres villes comme New York ou Londres, pourquoi ne pas le faire à Montréal», juge-t-elle.

BIXI, acquis par la Ville de Montréal après s’être placé sous la protection de la Loi sur la faillite en janvier 2014, a terminé l’année 2015 avec un surplus de 818 000$. Une première depuis la création du système de vélo en libre-service.

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