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Basketball juvénile : l’Express en milieu de peloton aux États-Unis

Photo: Collaboration spéciale


Après avoir été invaincue sur le circuit provincial pendant sept ans, l’équipe de basketball juvénile féminine de l’école secondaire Saint-Laurent a fait le saut cette saison dans la National Independent School Athletic Association (NISAA) aux États-Unis où elle est la seule équipe canadienne et l’unique école publique.

Ligue Victoires Défaites Position
NISAA 9 6
Division 1
FBBQ-RSEQ
13 1 1

Les voyages aux États-Unis ont commencé il y a trois ans pour l’équipe de basketball de l’entraîneur Daniel Lacasse qui a pris l’initiative d’inscrire sa formation dans des tournois au sud de la frontière.

En janvier 2015, les joueuses de l’Express de Saint-Laurent se sont retrouvées à affronter l’équipe nationale championne de Riverdale Baptist School au Maryland. Après quelques minutes, les Laurentiennes étaient à égalité.

«Tout le monde se demandait qui était cette petite équipe du Canada qui donnait un challenge aux champions nationaux», se souvient M. Lacasse.

Leurs performances ont été telles, qu’il leur a été proposé de rejoindre la ligue NISAA (National Independent School Athletic Association) dès le lendemain, bien que les Américaines l’aient emporté par sept points.

«Jeudi, on est une équipe qui joue seulement au Québec, lundi, on est une équipe qui joue dans une ligue américaine», se rappelle l’entraîneur, la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys et la direction de l’école ayant rapidement donné leur aval pour rejoindre la ligue.

Voyages et autofinancements
Avec 12 matchs aux États-Unis cette saison, «les filles réagissent bien dans un contexte difficile», fait valoir M. Lacasse.

Après un périple entre New York, Washington et Porto Rico où l’équipe laurentienne dispute plusieurs matchs de la NISAA en novembre, elle aboutit en finale aux Îles Vierges contre un adversaire qu’elle connait bien : Riverdale Baptist. L’école que les joueuses de l’Express ont affronté il y a quatre mois est désormais numéro deux aux États-Unis. Le score final, à l’avantage des Américaines, est serré (69-61).

Ces voyages soudent les filles de l’équipe, selon la joueuse Jael Kabunda.

Les élèves n’ont rien à débourser, ils ne paient que leur inscription au programme de sport d’excellence à l’école secondaire Saint-Laurent, l’Express, qui est de 70 $.

«Ce sont des activités presque exclusivement autofinancées avec l’organisation de compétitions à l’école. Les jeunes font aussi beaucoup d’emballage dans les supermarchés», explique le responsable du programme de l’Express, Robert Leblanc.

«On est la seule école publique de la ligue NISAA et la seule qui doit faire de l’autofinancement», ajoute l’entraîneur.

Performance
Daniel Lacasse indique avoir délaissé les tournois pour les remplacer par la ligue américaine, «ce qui est beaucoup plus intéressant pour nous, on sait où on s’en va».

«La beauté de cette ligue est que chaque match a une préparation et chaque match est intéressant», retrace-t-il en précisant que les Laurentiennes sont en «milieu de peloton» dans leur ligue.

Plusieurs joueuses de l’équipe de basketball juvénile ont déjà reçu des lettres d’universités américaines, notamment de la NCAA (National Collegiate Athletic Association), qui souhaitent les recruter.

«Elles sont déjà identifiées, c’est que le potentiel est là», déclare-t-il.

«Quand j’arrive aux États-Unis, c’est vraiment plus sérieux qu’au Québec, mais on s’entend que chaque match est important, pour devenir meilleures.» — Joy Taan Tobias, joueuse

À l’école secondaire Saint-Laurent, l’accent est autant mis sur le sport que les études. «Tu veux réussir au basket, tu es obligé de réussir à l’école», explique M. Lacasse, car les niveaux supérieurs sont au collégial et il n’y a pas de niveau civil.

Les joueuses souhaitent d’ailleurs continuer leur parcours de basketteuses au cégep et à l’université, notamment Jael qui aimerait aller à McGill, «pour améliorer son anglais».

Inspiration
Être la seule équipe canadienne au milieu des Américaines, «ça nous fait réaliser notre potentiel. On n’est pas très différents d’eux si on travaille comme eux», indique l’entraîneur.

Le programme sportif l’Express s’inspire énormément de ce que font les écoles américaines.

«C’est quand nous sommes allés jouer à Life Center au New Jersey qu’on a réalisé qu’on pouvait demander de l’argent à des compagnies», précise M. Lacasse, alors qu’il découvrait que l’école américaine l’avait fait pour son gymnase à 11 M$ financé entre autres par Ubisoft, une entreprise… montréalaise.

Avant que TC Media ne quitte l’école secondaire Saint-Laurent, le responsable du programme de l’Express, Robert Leblanc, confie : «Daniel est certainement l’entraîneur le plus dévoué que j’ai vu de ma vie». L’énergie mise par M. Lacasse dans ses équipes de basketball n’est sans doute pas détachée de leur succès, pour celui qui gère le sport à l’école depuis 20 ans.

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