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Le Sud-Ouest veut moins de restaurants sur Notre-Dame

Photo: Photo: TC Media - Archives

En cinq ans, le nombre de restaurants a augmenté de 40% sur la rue Notre-Dame. Afin d’encourager l’implantation d’autres types de commerces, l’arrondissement vient de déposer un projet de règlement qui limiterait l’ouverture de nouveaux établissements.

Selon le règlement proposé le 6 septembre, tout nouveau restaurant ne pourrait s’installer à moins de 25 mètres d’un autre établissement.

«Nous ne sommes pas anti-restos, mais il y a la volonté d’avoir une mixité en terme d’offre», explique le conseiller Craig Sauvé, à l’origine de la proposition.

En 2011, on dénombrait 54 restaurants sur Notre-Dame entre le boulevard Robert-Bourassa et la rue Saint-Rémi. Cette année il y en a plus de 70 sur une distance d’environ 4 km.

Diversité commerciale
«Si je veux acheter un jouet pour mon neveu, je ne peux pas en trouver sur Notre-Dame. Des jeans, pour homme, on n’en trouve pas non plus», déplore Craig Sauvé.

Le conseiller cite en exemple pour leur diversité commerciale la rue Wellington et l’avenue du Mont-Royal. «On y trouve de tout. C’est ça qu’on veut, insiste-t-il. Pour avoir une rue en bonne santé il faut une mixité.»

Sans compter, ajoute-t-il, que la présence de restaurants haut de gamme exerce une pression à la hausse sur le prix des loyers commerciaux. «Ça présente un problème à long terme pour la rue», estime l’élu.

Accueil positif
La Société de développement commercial (SDC) Quartier du Canal accueille favorablement le projet de règlement.

«Pour améliorer « l’expérience piéton », c’est important qu’il n’y ait pas que des restos et des cafés, plaide sa directrice générale, Lynda Brault. Nous prônons une mixité commerciale. Nous voulons une rue qui répond aux besoins des résidents du quartier.»

Même son de cloche du côté de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ). «Nous ne sommes pas réfractaires à l’idée», commente son porte-parole, François Meunier.

Sans être en mesure de dire si c’est effectivement le cas sur Notre-Dame, selon lui «il y a une certaine limite à ne pas dépasser dans un secteur afin qu’il n’y ait pas de cannibalisation entre les restaurants».

M. Meunier se fait aussi l’apôtre de la diversité. «Il faut éviter que trop de restaurants sclérosent un secteur. Ça ne prend pas seulement des restos sur une rue. Il faut aussi une épicerie, un nettoyeur», avance-t-il.

Le porte-parole signale également que rien n’est éternel. «Ce qui est au goût du jour aujourd’hui ne le sera pas dans cinq ou dix ans», prévient-il, rappelant notamment le cas des rues Prince-Arthur, Saint-Denis et Saint-Laurent, qui ont perdu du panache après avoir été jadis des destinations très prisées des gastronomes.

En adoptant cette réglementation, le Sud-Ouest ne serait pas le seul à serrer la vis aux restaurateurs alors que l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal en a déjà adopté une pour freiner la multiplication de ce genre de commerce.

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