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Le gouvernement face à la «justice populaire»

Photo: (Photo: TC Media - Justine Gravel)

Le ministre des Finances, Carlos J. Leitão et le président du Conseil du trésor, Pierre Arcand, ont fait face à des chefs d’accusation fictifs lors du tribunal populaire du peuple communautaire qui avait lieu le 7 février au CÉDA, dans la Petite-Bourgogne. Les 500 personnes présentes les ont jugés coupables de saccager les programmes sociaux et les services publics et d’appauvrir les groupes communautaires.

Sous la forme d’une pièce de théâtre imageant une cour de justice, les deux politiciens, joués par des citoyens arborant des masques à leur effigie, affrontaient des représentants des 4000 organismes communautaires du Québec, défendus par l’avocate Marie-Andrée Painchaud-Mathieu du Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles.

Tour à tour, les trois représentants de la partie communautaire évoquaient des arguments prouvant que les organismes avaient besoin d’argent supplémentaire pour poursuivre leur mission.

«De plus en plus de personnes n’arrivent plus à obtenir les services dont elles ont besoin. Celles qui n’ont pas les ressources financières pour aller au privé sont dirigées vers les organismes communautaires, qui ont déjà du mal à remplir leur mission en raison d’un sous-financement chronique», a entre autres lancé Marie-Chantal Locas, porte-parole de la coalition «Non aux PPP sociaux», lorsqu’elle a été appelée à la barre.

Revendications
Cette action symbolique, en prévision de la présentation du budget provincial de mars, était tenue dans le cadre de la journée d’actions régionales et de la campagne «Engagez-vous pour le communautaire».

«Les élections s’en viennent et je pense qu’il est temps que les partis politiques comprennent le fait que le communautaire est débordé et que les services publics et les programmes sociaux ont besoin d’être renfloués», explique Bruno Laprade, porte-parole du Front régional d’action communautaire autonome (FRACA) qui organisait l’événement.

La revendication principale du FRACA est d’obtenir 475 M$ pour la mission des organismes communautaires. Il demande aussi à ce que le gouvernement reconnaisse leur autonomie et l’importance de les financer adéquatement, étant des moteurs du progrès social.

Actes d’accusation
À la suite de la déclaration de la sentence, une vingtaine de membres de l’auditoire sont venus clamés au micro leur acte d’accusation, où ils décrivaient notamment les infractions commises par le gouvernement, les personnes lésées et la sanction suggérée.

Trois porte-parole des groupes communautaires de Pointe-Saint-Charles, vêtus d’une toge et d’une perruque blanche de juge, se sont présentés pour dénoncer le Parti libéral d’avoir coupé dans les services sociaux, d’avoir protégé les riches en les aidant à s’enrichir et de ne pas avoir respecté leurs promesses de venir en aide aux plus démunis.

«Les organismes n’ont plus suffisamment d’argent pour faire rouler leur programmation. Concrètement, ça veut dire des centres d’éducation populaire qui ont moins d’ateliers ou des organismes en alimentation qui peuvent moins développer en agriculture urbaine», ajoute la chargée de projet de la table de concertation de Pointe-Saint-Charles, Action-Gardien.

Pour parvenir à ses fins, le FRACA compte poursuivre sa mobilisation d’ici la présentation du budget. Il invite notamment les organismes à tenir des actions dérangeantes dans les institutions publiques des différents arrondissements le 13 mars.

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