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De Natashquan à Griffintown

Caroline Côté est une ultra marathonienne qui est parti de Nathasquan pour arrivée à Montréal. Photo: (Photo: Métro Média - Isabelle Bergeron)

Pour représenter la distance parcourue par un électron, Hydro-Québec a lancé à la cinéaste d’aventure résidant à Saint-Henri, Caroline Côté, le défi de traverser seule la province en longeant les lignes électriques de Natashquan à Montréal, soit plus de 2000 km en ski de fond, canot, marche, course et raquettes. Si les électrons n’ont besoin que d’une seconde pour parcourir cette distance, l’athlète de 31 ans a mis 80 jours à le faire.

Cette dernière a terminé son périple à la course, le 16 juin, à la Station F-MR dans Griffintown non sans peine. «Ça m’a donné de l’énergie de voir tous ces gens attendre mon arrivée. Mais, j’ai eu des jours extrêmement difficiles où j’ai eu envie d’abandonner une quinzaine de fois», se souvient celle qui devait ingérer 4500 calories par jour pour tenir le coup. Pour se motiver à continuer, elle se rappelait qu’une équipe comptait sur elle.

Une centaine de personnes se trouvaient effectivement derrière elle pour s’assurer qu’elle soit en sécurité. Des employés de la Société d’État s’occupaient de partager son aventure sur les réseaux sociaux lorsqu’elle n’avait pas accès à un réseau, une équipe médicale vérifiait son état de santé et «l’architecte d’aventures», Samuel Ostiguy, s’assurait de la faisabilité du projet, comme Caroline Côté était la première à mener l’expédition ÉlectrON.

Si l’athlète a réussi à passer au travers de nombreux obstacles, que ce soit la température glaciale, la neige, la pluie, les montagnes ou les rivières qu’elle a dû traverser à pied et à la nage, la solitude est ce qu’elle a trouvé le plus difficile.

«Je suis habituée de parcourir de longues distances, mais je ne l’ai jamais fait seule. Quand ça ne me tentait pas le matin ou qu’une situation difficile arrivait, personne n’était là pour dédramatiser la situation et me motiver, explique l’ultramarathonienne. Le fait de ne pas pouvoir partager les beaux moments avec quelqu’un était aussi difficile.»

Photo: Isabelle Bergeron

Capsules vidéo
Pour celle qui se trouve habituellement derrière la caméra, se filmer tout au long de son périple a également été un grand défi à relever. Aventurière de profession, Caroline Côté a déjà exploré l’Antarctique à pied, traversé l’Atlantique en voilier et franchi la rivière Yukon en canot dans le cadre de ses documentaires, mais elle n’en était jamais le personnage principal.

Cette fois, elle devait alimenter les réseaux sociaux en partageant ses hauts et ses bas et en mettant de l’avant ce qui l’intéressait. «J’ai choisi de présenter certains projets environnementaux et d’autres avec des enfants», dit-elle.

À la demande d’Hydro-Québec, la cinéaste a aussi profité de son voyage pour tourner des capsules vidéo alors qu’elle se trouvait dans la civilisation.

«J’ai parlé avec des membres des communautés Innues et de Mingan, qui vivent dans des réserves, mais aussi avec des monteurs de ligne d’Hydro-Québec et des gens qui travaillaient sur des batteries électriques à Boucherville», indique-t-elle.

C’était l’occasion pour l’aventurière de prendre une pause de la nature et sortir de sa solitude. Si elle ne souhaite pas partir à nouveau seule à l’aventure, Caroline Côté ne prévoit pas rester à Montréal longtemps. Un projet de documentaire à Kuujjuaq et un autre en Antarctique sont dans sa mire.

«Les gens m’appellent souvent pour des voyages dans le froid», rigole celle qui a encore les orteils gelés de son dernier périple.

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