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Les hausses de tarif frappent fort pour les familles

Photo: Stéphanie Alcaraz Robinson/TC Media

Les hausses de tarif annoncées en début d’année sèment l’inquiétude au sein de nombreux foyers montréalais. Craignant de ne pas être capables de joindre les deux bouts en 2015, deux familles rencontrées par TC Media se sont confiées.

La STM, les frais de garderies, les taxes municipales, le permis de conduire, le panier d’épicerie, la facture d’Hydro-Québec… Des hausses qui, à force de s’accumuler, représentent des centaines de dollars de moins dans les poches des familles en 2015.

Deux familles inquiètes
Josianne Jauron est mère d’une petite fille de 6 ans et demi, travaille à temps plein comme adjointe administrative dans un centre hospitalier et demeure à Saint-Laurent. Natasha Dimaurizio et Pascal Quesnel, de Verdun, forment un couple et s’occupent de deux enfants à temps plein. La première travaille à temps partiel, car son état de santé ne lui permet pas d’emploi à temps plein, et le dernier cherche un travail et vit de l’assurance-salaire.

Deux familles bien différentes, mais qui partagent la même angoisse: comment arriver à tout payer avec les augmentations de tout genre annoncées dans les dernières semaines?

La moitié de son salaire en loyer
«Lorsque je fais la liste de tout ce que j’ai à payer mensuellement, ça m’étourdit, affirme Mme Jauron. Je dois déjà faire des choix déchirants: rationaliser les portions des repas, priver ma fille d’activités qu’elle aimerait faire et oublier les restaurants ou autres luxes.»

Elle habite un 4½ à Saint-Laurent qui lui coûte 750$ par mois, soit la moitié de son salaire brut pour deux semaines.

«S’il me reste 200$ sur ma paye une fois que j’ai payé le loyer, c’est beau. Et là-dessus, je dois me nourrir et nourrir ma fille. L’autre paye, c’est pour les factures. Il me faut au moins une paye et demie, sur mes deux payes pour tout payer.»

Elle a beau être considérée comme faisant partie de la classe moyenne, elle se sent prise à la gorge. «Tout augmente, à part le salaire. Je suis constamment en questionnement. « J’ai ça à payer, comment je vais faire ça? » J’angoisse, je ne dors plus.»

Pour contrer la hausse de la STM, elle décide de marcher pour se rendre au travail, malgré le froid. Un exercice qui lui demande une quarantaine de minutes. Lors de la vague de froid glacial, elle s’est résignée à prendre l’autobus.

«Et là, je me suis rendu compte que c’est 25¢ de plus par trajet à la STM… Quand tu es quasiment à la cenne près, c’est beaucoup. C’est déprimant et frustrant de faire un budget.»

Coincés malgré un loyer à prix réduit
Mme Dimaurizio et M. Quesnel partagent les comptes et le loyer. Ils paient 25$ par jour une gardienne pour leur fille de 3 ans et 160$ de service de garde mensuellement pour leur fils de 6 ans qui fréquente l’école.

Pour un 6 ½, ils considèrent payer des «pinottes», soit 705$ par mois et 150$ pour Hydro-Québec. Pour l’épicerie, ils doivent suivre les spéciaux et épluchent les circulaires hebdomadairement.

«Le pire, c’est que j’ai reçu une lettre d’Hydro pour me dire que j’avais consommé moins d’énergie que l’année dernière. Eh bien, ma facture a augmenté de 10$ par mois», enrage M. Quesnel.

Moins d’activités en famille
Le couple doit également faire des choix déchirants. «On ne peut pas se permettre des sorties de couple, raconte la mère. Payer une gardienne, c’est impossible. On peut des fois sortir une fois par mois, si ma mère est disponible pour garder.»

Ses deux enfants aimeraient suivre des cours de danse, mais le couple ne peut pas se le permettre.
«Si je n’avais pas mon conjoint, je n’y arriverais absolument pas», explique Mme Dimaurizio.

Le couple est cynique devant ces augmentations annuelles. «Je ne sais pas ce que ça va être pour nos enfants quand ils seront plus vieux… On ne vit pas dans le luxe, on n’achète pas des choses dont on n’a pas besoin, et on ne peut jamais mettre de l’argent de côté, car on arrive toujours juste», conclut Mme Dimaurizio.

Selon Statistique Canada, à Montréal, 13 875 résidents vivent dans un ménage à faible revenu après impôt (22,8% des Montréalais). 29% de la population vit sous le seuil de faible revenu (avant impôt).

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