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Taux de survie de 70% pour les commerces de la rue Wellington

Alors que le marché du détail traîne de la patte à Montréal, la rue Wellington fait figure d’exception. Des 250 entreprises qui avaient pignon sur l’artère en 2010, 175 sont toujours en affaires cinq ans plus tard.

Ce taux de survie de 70% est bien supérieur à la moyenne québécoise. En comparaison, plus de six commerces sur 10 qui ouvrent au Québec ferment boutique dans un délai de cinq ans.

De plus, le taux d’inoccupation sur la Promenade Wellington fond comme neige au soleil. Comme le révélait le Messager Verdun en janvier, le taux de vacance des locaux au rez-de-chaussée en 2015 oscillera entre 3,3 et 3,5%. En 2012, il était de 7,3%, et s’élevait à plus de 10% en 2010.

Parmi les locaux vacants, certains ont plus de difficulté à trouver preneur. C’est notamment le cas des grandes surfaces.

«Nous avons actuellement 4 locaux de 5000 à 6000 pieds carrés à combler sur Wellington, explique le directeur de la Société de développement commercial (SDC) de la Promenade-Wellington, Billie Walsh. Les entreprises indépendantes peuvent difficilement se permettre ces locaux. Et, avec les multiples fermetures et faillites que nous vivons présentement au niveau du commerce de détail, les grands locaux ne se louent pas facilement auprès des grandes chaînes.»

Ces données encourageantes font écho à celles dévoilées par TC Media concernant la portion du boulevard Saint-Laurent située sur le Plateau-Mont-Royal, entre la rue Sherbrooke et l’avenue du Mont-Royal. De 2008 à 2013, l’artère a enregistré un taux de survie de 68,5 %.

Revitalisation
Entre septembre 2013 et novembre 2014, 22 boutiques ont fermé leurs portes sur la rue. Parmi ceux-ci, on ne compte aucune bannière d’importance. En contrepartie, 27 nouveaux commerces ont vu le jour.

De plus en plus d’entreprises spécialisées, qui attirent des gens de l’extérieur de Verdun grâce à leur concept commercial unique, s’installent sur la rue.

C’est notamment le cas d’Anne St-Hilaire, propriétaire du Centre La Tienda, une boutique spécialisée dans les randonnées de longue durée, dont Les Chemins de Compostelle. Après avoir elle-même fait le périple, Mme St-Hilaire a écrit son rêve, son plan d’affaires, sur un essuie-tout alors qu’elle attendait son avion de retour vers Montréal. «Je n’étais plus satisfaite de ma vie, et j’ai tout quitté pour recommencer à zéro.»

En 2012, elle ouvrait boutique, offrant aux randonneurs et aux voyageurs des suggestions d’itinéraires, des vêtements et de l’équipement de randonnée, des conférences, des conseils d’utilisation de sac-à-dos, etc.

«Notre clientèle vient de partout. On est très connu en Europe et ailleurs au Canada. On aimerait maintenant être plus visible au sein même de Verdun», ajoute-t-elle.

L’arrivée de nouveaux commerces et la revitalisation du secteur attire un tout nouveau type de clientèle sur la Promenade. Un renouveau qui n’est pas pour déplaire aux commerçants du coin.
Ammar Haidan, propriétaire du Marché La branche d’olivier, un magasin d’aliments naturels qui a pignon sur rue depuis plus de vingt ans, a dû agrandir et faire plusieurs aménagements au sein de son magasin dans les dernières années afin de répondre à la demande grandissante.

«Il y a de plus en plus de jeunes et de gens conscients de leur santé et de l’importance de la consommation locale à Verdun, raconte-t-il. Notre local, qui était au départ de 800 pieds carrés, en est maintenant à plus de 2000. Au début, on n’arrivait pas à remplir les tablettes. Maintenant, on en a ajouté dans chaque rangée. On compte faire une quatrième expansion.»

Attirer les travailleurs
Malgré ce portrait enthousiasmant, le directeur de la SDC est d’avis que plusieurs objectifs doivent encore être atteints afin de faire de la promenade Wellington une destination commerciale de premier choix.

«Notre enjeu, c’est d’être capable d’attirer plus de travailleurs sur la rue, et ainsi être en mesure de complémenter l’achalandage local, qui est beaucoup de fins de semaine. Il n’y a pas de grosses entreprises qui génèrent un achalandage continu sur la rue.»

Pour y parvenir, il vise à louer les deuxième et troisième étages des bâtisses, et attirer des promoteurs pour bâtir des complexes qui sont adéquats pour ce genre d’entreprise.

Il espère aussi convaincre des entreprises de divertissement et de loisirs à s’installer; un objectif qui, selon lui, pourrait être facilité par l’adoption récente du règlement permettant l’ouverture de débits de boisson à Verdun.

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