Moisissures et punaises de lit dans les logements: l’arrondissement dans les plus touchés
L’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension (VSMPE) est l’un des quartiers montréalais où l’on dénombre le plus de punaises de lit et de moisissures dans la métropole, selon le rapport «Pour des logements salubres et abordables», publié par la Direction de la santé publique (DSP), le 14 septembre dernier.
Selon les résultats des enquêtes menées entre 2010 et 2014 par la DSP et le Centre Léa-Roback, c’est dans les arrondissements de Montréal-Nord, Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et Saint-Léonard qu’on trouve la plus forte proportion de ménages signalant la présence de moisissures visibles. La moyenne montréalaise est de 8,6% et l’arrondissement se situe à plus de 11% des ménages touchés. Lorsqu’on parle de punaises de lit, VSMPE a un taux dépassant les 4%, alors que la moyenne de l’île de Montréal se situe à 2,7%.
Ces statistiques ne surprennent aucunement les comités logements de Villeray et de Parc-Extension qui côtoient ces situations à l’année longue.
«Nous n’apprenons rien de nouveau. Ça vient simplement confirmer ce que nous savions déjà», affirme André Trépanier, responsable des droits des locataires au Comité d’action de Parc-Extension (CAPE).
«Ces chiffres ne sont que la pointe de l’iceberg, car ce n’est pas tout le monde qui dénonce», déplore Michel Thériault, organisateur communautaire à l’Association des locataires de Villeray (ALV).
Près d’un logement sur 10 nécessitent des réparations majeures, soit 9,6% à Villeray et 10% à Parc-Extension, selon le portrait de la population des centres de santé et de services sociaux du Cœur-de-l’île et de la Montagne. À Montréal, la proportion est de 8,6%.
La majorité des cas rencontrés par les deux organismes concernent ces problématiques. Pour le CAPE, 45% de sa clientèle annuelle vient à l’organisme pour des questions d’insalubrité. À l’ALV, c’est une personne sur trois.
«C’est plus que pour dénoncer des hausses de loyer abusives», révèle M. Thériault.
Des loyers trop élevés
En plus des cas de moisissures et de punaises de lit, l’arrondissement est l’un des endroits où l’on retrouve le plus de ménages avec enfants qui déboursent plus de 30% de leur revenus pour se loger.
À Montréal, 28,3% des ménages avec enfants consacrent plus de 30% dans leur loyer. À Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, c’est 33,5% des ménages.
Un pas dans la bonne direction
Malgré les résultats peu reluisants, les comités de logement espèrent que ce bilan mettra de la pression auprès des instances gouvernementales pour changer les façons de faire dans le milieu de l’habitation.
«J’espère que ce bilan va devenir un levier. Il renforcit le message véhiculé par les comités de logements du Québec en confirmant que la qualité des logements ont un impact direct sur la santé. Comme l’a dit le Dr Massé de la DSP, ce qu’on n’investit pas dans le logement, on le perd en santé», laisse savoir M. Trépanier.
En plus de souhaiter l’augmentation des enveloppes dédiées aux logements, les deux organismes espèrent que ça va également motiver les inspecteurs à sévir davantage.
«Après les avis de non-conformités envoyés aux propriétaireset après l’inspection, il n’y a pas de suivi, sauf s’il y a une nouvelle plainte du locataire. Le règlement n’a pas de mordant», mentionne M. Thériault.
Dans le cadre du Plan d’action de lutte à l’insalubrité des logements 2014-17, la ville-centre a augmenté d’au moins 25% le montant des amendes, en juin dernier, pour ainsi augmenter l’impact de ces constats auprès des propriétaires.
Qu’est-ce que des travaux majeurs?
À titre informatif, le questionnaire de l’Enquête nationale auprès des ménages donnait la peinture ou le nettoyage de l’appareil de chauffage comme exemples d’entretien régulier.
Par contre, il inscrivait comme réparations légères, les carreaux de plancher détachés, les briques descellées, les bardeaux arrachés, les marches, les rampes ou le revêtement extérieur défectueux.
Enfin, il indiquait comme exemples de réparations majeures, la plomberie ou l’installation électrique défectueuse, les réparations à la charpente des murs, les planchers ou les plafonds.