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Devenir son propre patron, entre le rêve et les embûches

Beaucoup de retraités songent à se lancer en affaires. C’est en tout cas ce qu’indiquent les résultats d’un sondage mené pour le compte de la BMO : 39 % des Canadiens n’écartent pas l’idée de devenir leur propre patron quand sonnera l’heure de la retraite. Pour la majorité de ces futurs entrepreneurs, le premier objectif est de se procurer ainsi un revenu supplémentaire. Mais il est certain que l’idée de travailler d’abord pour soi, en réalisant des ambitions dormantes, fait partie du raisonnement.

Pas besoin d’attendre si longtemps, cependant. Le Québec compte environ 500 000 travailleurs autonomes. C’est 15 % de sa population active. Ce sont par définition des entrepreneurs, obligés de veiller eux-mêmes à leurs intérêts, même si on imagine bien que plusieurs d’entre eux aimeraient bien dénicher un jour l’emploi idéal, satisfaisant et bien payé.

D’autres font le chemin inverse. Ils laissent leur job, leur salaire et leur sécurité pour se lancer en affaires, sachant qu’il leur faudra faire preuve de ténacité, et probablement de frugalité, avant d’en arriver au succès. Mais la passion est forte, et ils foncent.

C’est le cas de Marc-André, dont on suit l’histoire durant le quatrième épisode de Déficit zéro diffusé hier soir à Télé-Québec. Marc-André, la jeune trentaine, est pharmacien. Il gagnait très bien sa vie comme salarié, avec un revenu de plus de 100 000 $.
Pas banal. Mais il rêvait de lancer une nouvelle ligne d’affaires : aider les pharmacies établies à devenir plus vertes en adoptant de meilleures pratiques. Les investissements initiaux peuvent rapidement leur permettre de devenir plus rentables, il en est persuadé. Et c’est armé de cette conviction qu’il va décider de créer son entreprise et de s’incorporer. En sachant que son revenu à lui va littéralement fondre, tout au moins au début…

Pourquoi s’incorpore-t-on? Notamment parce qu’il est ainsi possible de tracer un trait entre ses propres affaires et celles de la compagnie. S’il survient un problème, seuls les avoirs de la compagnie se retrouvent exposés. Pas ceux de son actionnaire (ou de ses actionnaires). Autrement dit, sa résidence, sa voiture, et tout ce qu’on possède demeure à l’abri.

En même temps, une compagnie peut verser des dividendes à son ou ses actionnaires. Un dividende, c’est une sorte de ristourne versée à même les profits générés par l’entreprise. Or, aux yeux du fisc, les dividendes sont imposés à un taux moindre que les salaires. La différence atteint facilement 30 %. C’est nettement plus avantageux. Attention : les dividendes ne sont pas considérés comme un revenu gagné et ne peuvent être inclus, par exemple, dans le calcul de ce qu’il est permis de verser à son REÉR.

Compliqué? Sans compter les frais qu’il faut encourir au moment d’une incorporation. Environ 1500 $ en incluant les honoraires d’avocat. S’ajouteront les coûts de production des états financiers qu’il faut régulièrement envoyer aux autorités. Mais ne pas avoir à répondre à un patron, voler de ses propres ailes, innover en répondant à une demande qu’on comprend, savoir qu’on peut se faire valoir du fait de ses compétences, c’est un beau défi.

Marc-André, lui, prend le risque. Comme il le dit dans l’émission, il retrouve ses habitudes alimentaires d’étudiant, moins riche, tout en ayant la chance de compter sur sa blonde qui continue, elle, à apporter son salaire à la maison. Il est déterminé à réussir. Pour un apprenti entrepreneur, c’est la toute première qualité.

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