Barça, soccer et identités!

Depuis une semaine, je préparais religieusement mon dimanche après-midi pour être sûr de ne pas rater le Clasico des Clasicos, le premier choc de la Liga espagnole, le derby Barça contre le Real Madrid.

Auparavant, GOLTV Canada diffusait toutes les parties du championnat espagnol. Plus cette saison. On a beau appeler les fournisseurs des signaux, apparemment, aucune chaîne câblée locale ne diffuse la Liga. Vous imaginez le désarroi des amateurs des quatre coins du globe qui ont élu domicile à Montréal. Alors, il fallait improviser.

Après plusieurs coups de fil, la «Brasserie au coin», près du Métro Henri-Bourassa, nous a assuré qu’il diffusait ce match. Je ne sais pas comment le propriétaire a réussi à avoir les images du géant qatari BeIN Sport, nouvelle chaîne d’Al-Jazeera dédiée au sport. Who cares? On allait suivre le duel tant attendu!

Vers 13 h, avec un ami et son fiston, on a rallié des centaines d’amateurs du vrai soccer. Sur deux étages pleins à craquer, le public arborait des chandails et des signes footballistiques ostentatoires du Barça et du Real. Une heure avant la partie, toutes les places étaient prises ou réservées.

En effet, rien ne vaut un Clasico Barça contre Real, et encore plus cette année. Il y a d’abord l’éternel face à face entre le Barcelonais Messi, le meilleur joueur au monde, et son éternel rival et second, le Madrilène Ronaldo. Entre ces deux-là, le duel dure depuis 2009 pour l’obtention du ballon d’or. Messi a raflé la mise les trois dernières saisons de suite. Alors que Ronaldo est en embuscade depuis son unique titre en 2009. Le match de ce dimanche est le dernier affrontement avant la désignation de l’heureux récipiendaire du ballon d’or en janvier 2013. Messi s’attend à gagner son quatrième de suite, un exploit jamais réalisé par quiconque.

Mais au-delà de ce duel, avec la crise économique qui éclabousse l’Espagne, le sentiment séparatiste s’est accru en Catalogne. Ce Clasico de dimanche 7 octobre 2012 dépasse donc le cadre sportif. Il a une connotation politique et se déroule dans une atmosphère électrisante.

Depuis l’été, les séparatistes catalans ont la cote dans la population. Selon un sondage réalisé en juillet, 51,1 % des Catalans voteraient «oui» aujourd’hui à l’indépendance en cas de référendum, contre 36 % en mars 2001.

Dernièrement, Pep Guardiola, «Le Perfectionniste» qui a élevé l’équipe du FC Barcelone au stade d’une œuvre artistique qui éblouit et gagne presque tout sur son passage y a ajouté son grain de sel. L’ancien technicien catalan aux 14 titres sur les 19 compétitions qu’il a disputées en 4 saisons au Barça est sorti de son année sabbatique à New York. Il a posté une vidéo à son peuple catalan. Il a prononcé un message en faveur de l’indépendance de la Catalogne en brandissant un carton vert, symbole de la cause catalane. Cette déclaration a eu lieu après une manifestation monstre de près d’un million et demi de manifestants dans les rues de Barcelone à l’occasion du Jour de la Catalogne et à l’appel des indépendantistes.

En tout cas, ce dimanche, on a dégusté le troisième Clasico de la saison. Un duel sublime et magnifiquement éblouissant! Résultat, Messi 2, Ronaldo 2! Égalité au sens propre comme au figuré! Les deux vedettes du ballon rond mondial ont marqué deux buts chacun.

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