François Bugingo, mon ami

Photo: Benedicte Brocard

Ce samedi-là, quand j’ai ouvert ma Presse +, je suis tombé des nues, tellement la manchette m’a sonné. La photo était celle de mon ami François Bugingo et il était traité de menteur!

Sous le choc, je me suis efforcé de lire l’article avant de m’effondrer sur mon canapé. Les jours d’après ont été parmi les plus pénibles dans ma patrie d’adoption.

François Bugingo est mon ami depuis 2008. Quand je l’ai croisé pour la première fois dans les corridors de Radio-Canada, j’étais un rédacteur en chef en herbe, alors qu’il était déjà la vedette montante des médias québécois.

À sa sortie du studio après son animation de la matinale de la radio publique, je l’ai accosté pour lui proposer naïvement de faire la couverture de Réussir ici, un jeune magazine gratuit. Aussitôt, il a mis son bras autour de mes épaules et m’a invité dans son bureau. J’avais l’impression de le connaître de longue date.

Quelques jours après, il m’a convié dans un restaurant de la Petite Italie pour réaliser son entrevue. Au lieu de l’heure d’échange prévue, notre rencontre s’est éternisée une grande partie de l’après-midi. On a parlé de lui et des choses de la vie.
Ce jour-là, le journaliste brillant que j’avais découvert auparavant à Télé-Québec était devant moi. En chair et en os, il est plus impressionnant. Sa magie du verbe et son expertise de la chose internationale dépassent l’entendement.

Par la suite, j’ai eu le plaisir de voir des facettes méconnues de ce personnage public. J’ai découvert le conjoint, le papa, le fils, le frère, le beau-fils, le parent, l’ami, le militant, l’humaniste, le basketteur, le gars des sports et le lecteur insatiable, à l’affût de la nouvelle de partout. J’ai ainsi saisi comment le chef du clan Bugingo prend soin des siens avec une chaleur et une générosité africaines inimitables.

C’est cet homme qui est devenu mon ami. C’est cet homme que je soutiens aujourd’hui sans réserve. Le lynchage public qu’il a dû subir m’attriste, parce qu’il a été largué lâchement au milieu de la tourmente par des travailleurs de l’information qu’il a guidés sur les terrains les plus dangereux de notre globe, et ils sont nombreux.

Ces collègues savent quel reporter atypique et prolifique est François Bugingo. Ils ont profité allègrement de sa générosité et abusé de son réseau étoffé de contacts, mais ils se sont volatilisés face à la meute au lieu de le défendre ouvertement pour brosser au moins un portrait plus juste de lui!

François Bugingo n’est ni ange ni démon, c’est un mortel bon et brillant, mais avec ses défauts. Le travailleur de l’information chevronné en lui s’est grossièrement égaré, a reconnu dignement ses torts et en paie le prix fort. Laissons-lui au moins la chance de se reconstruire dans la dignité.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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