La fin du monde peut bien arriver

Dernièrement, j’ai fait un voyage astral. En fait, j’étais avec des amies dans un parc et je suis sortie de mon corps pour nous observer, et surtout, pour nous écouter. Alors que je flottais au-dessus de nos têtes, ça m’a frappée de plein fouet : notre seul et unique sujet de conversation depuis deux heures était la gent masculine!

On dit que les Québécois ne font que parler de météo. Eh bien, moi, je dis que les Québécoises, surtout celles qui sont célibataires, ne font que discuter de leurs aventures avec les mecs. Sérieusement, la fin du monde pourrait bien arriver que mes amies et moi pourrions regarder Montréal être à feu et à sang ou encore être noyée sous un déluge et continuer à chialer sur Simon, qui ne nous a jamais rappelées ou sur Étienne, qui nous envoie des messages contradictoires!

J’exagère un peu, mais à peine! Il y a bien la grève étudiante qui a monopolisé la discussion de quelques-uns de nos 5 à 7 au printemps, mais je n’ai aucun souvenir d’avoir discuté avec mes copines du conflit syrien. C’est épouvantable de dire ça comme ça, mais on aime beaucoup mieux parler de nos déboires amoureux que de ce qui se passe dans le reste du monde!

Est-ce qu’il faut blâmer notre individualisme ou bien notre tendance à la superficialité pour ça? Ou bien faut-il mettre au banc des accusés notre propension, à nous les filles, à trop vouloir tout analyser? Je ne sais pas, mais je me dis qu’il faudrait bien changer de disque parfois. Oui, c’est chouette et amusant de parler de nos conquêtes amoureuses dans les moindres détails et d’écouter l’avis de nos copines sur le sujet, mais il existe d’autres choses dans la vie, comme la prochaine campagne électorale provinciale, par exemple!

Pour notre défense, je dois dire que les filles célibataires sont parfois forcées de parler de leurs élucubrations amoureuses. Si, aux filles en couple, on demande : «Comment va ton chum, les enfants, la maison?» après le classique «Comment ça va?», aux filles célibataires, on demande toujours : «Comment ça va les amours?» après les formules de politesse.

Résultat? Même si elles sont de jeunes professionnelles éduquées et cultivées, elles se mettent à parler de leurs dernières fréquentations! Et une fois qu’elles sont parties, difficile de les arrêter. Essayez de changer de sujet pour voir et vous constaterez qu’elles trouveront toujours le moyen de revenir aux hommes.

Je me demande, les gars, eux, ils parlent de quoi pendant leurs soirées de gars? Est-ce qu’une fois que la saison du Canadien est terminée, ils se regardent dans le blanc des yeux et grognent des monosyllabes? Je sais par certains amis que les gars ne parlent pas beaucoup de leurs histoires avec les filles. Qu’est-ce qu’ils se disent alors?

En tout cas, en ce qui me concerne, c’est décidé : la prochaine fois que j’organiserai un souper de filles, je ferai un ordre du jour où politique, projets de société, musique et cinéma seront les seuls sujets discutés. De plus, il sera interdit d’évoquer le physique des politiciens, chanteurs ou acteurs dont nous parlerons!

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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