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La syntaxe de Justin Trudeau en 6 « phrases » marquantes

Photo: Crédit photo: Twitter

Oui, c’est facile de noter les erreurs de français de Justin Trudeau. Mais ça ne veut pas dire qu’il faut s’en priver. Notre premier ministre est un champion de la syntaxe, mais à l’envers. Comme il parle «bilingue», il lui arrive aussi d’inventer des mots ou d’en faire une traduction un peu trop libre.

La semaine dernière par exemple, en chambre, il a déclaré ceci en parlant des conservateurs:

“Après avoir été pendant dix ans le gouvernement le plus secret, le plus obfuscateur de tous les gouvernements qu’on n’ait jamais eu au Canada, la réalité, c’est qu’il continue à essayer d’utiliser la transparence comme arme politique contre leurs adversaires.”

Obfuscateur. Un mot qui viendrait de l’anglais et qui désigne quelqu’un qui pratique la dissimulation en informatique. Genre.

Quant au concept «d’utiliser la transparence comme arme politique», il n’est clair dans aucune langue.

Toujours dans le domaine du «celui qui l’dit, celui qui l’est», Justin Trudeau a pointé un «membre opposé» du parti conservateur il y a quelques semaines:

“J’apprécie ce que le membre opposé est en train de dire. Mais la réalité c’est qu’il a pas dû observer bien attentivement ses confrères qui étaient élus pendant dix ans, qui truquaient les numéros, qui ne représentaient pas les bons chiffres, et qui encore une fois sont en train d’essayer de démontrer qu’ils avaient un surplus magique.”

Une phrase qui se tient relativement bien, mais que le premier ministre a pimentée de «membre opposé», de numéros «truqués» et de «surplus magique» pour notre bon plaisir.

Toujours à la Chambre des communes, il s’était inquiété à l’automne dernier que les conservateurs reviennent sans cesse avec des questions sur l’État islamique.

C’est que voyez-vous, ça leur fait de la publicité:

“Le gouvernement du Canada continue d’être résolu dans notre désir et notre conviction de continuer le combat contre l’État islamique. Mais ce que nous allons pas faire, c’est de continuer d’essayer d’en parler, de donner de la publicité gratuite à l’État islamique parce qu’eux on sait qu’ils utilisent la propagande pour se propager.”

Justin Trudeau ne devrait pas s’inquiéter. On doute que l’État islamique comprenne ce français laborieux.

L’ancien gouvernement avait aussi commencé à réformer Postes Canada. Et ça, M. Trudeau a promis de l’empêcher.

“Les Canadiens s’attendent à recevoir un service de qualité à un prix responsable et c’est ce que nous avons engagé à faire d’arrêter d’abord l’imposition de boîtes postaux effectuée par l’ancien gouvernement conservateur.”

Un prix «responsable» pour nos boîtes «postaux». Il est tout à fait légitime de l’espérer.

Lors de la dernière campagne électorale, le premier ministre nous avait aussi offert cette délicieuse phrase à propos du Canada sur la scène internationale:

“Il continue d’esquisser la question de pourquoi le Canada n’est pas en train d’être le pays que les gens à travers le monde ont toujours vu le Canada comme étant.”

Clair de roche l’eau comme.

Enfin, côté environnement, Justin Trudeau ne donne pas sa place. Il va s’occuper «d’adresser» les changements climatiques:

“Une approche coordonnée et une vision que le Canada va faire sa part pour adresser les changements climatiques pour encourager les autres pays à faire de même et bâtir un monde meilleur pour les prochaines générations.”

Et en lisant tout ça, on a «une vision que le Canada va faire sa part» pour nous offrir de belles citations dans les prochaines années.

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