Les vacances de la corruption

Tout d’abord, un joyeux Noël du campeur à tous! Quoique, si vous êtes en train de lire cette chronique, vous ne le célébrez probablement pas. Ce qui nous met la puce à l’oreille? Vous savez lire. D’accord, on y va un peu fort… Le fait que voir un mononcle saoul se faire piquer par des mouches en suant dans un costume de père Noël ne nous attire pas particulièrement ne veut pas dire qu’on devrait ridiculiser cette tradition des vacances de la construction.

D’ailleurs, parlons-en, des «vacances de la construction» et arrêtons-nous sur les termes choisis pour décrire cette période de l’année. Sont-ils encore représentatifs, ou plutôt dépassés depuis longtemps?

D’abord, quiconque passe à côté d’un chantier routier au Québec sait que, peu importe l’heure de la journée, on ne voit jamais grand monde qui travaille. Les chanceux qui aperçoivent des ouvriers constatent que, pour un homme qui fait des efforts, deux sont accotés à fumer une cigarette et un autre dort dans son camion! On soupçonne même ceux du chantier de l’îlot Voyageur d’avoir été saouls pas mal tout le long…

Ça ressemble pas mal à des vacances. À l’année.

Avec les événements et les révélations des derniers mois, ne devrait-on pas changer officiellement le nom des vacances de la construction pour… vacances de la corruption? Le PLQ est en congé (malgré une tournée des régions de Charest, qui, croyons-le sur parole puisqu’il ne ment jamais, dit «ne pas être en campagne») et les entreprises de construction font traditionnellement relâche.

Cette année, deux fois plutôt qu’une, Jean Charest a fait un lapsus en parlant de «l’industrie de la corruption». Nous pourrions lui jeter la pierre, mais pourquoi? Pour une fois qu’il dit la vérité! Même si c’est accidentel!

Nous proposons donc formellement à tout le monde un changement d’appellation. Les deux dernières semaines de juillet, et ce, à partir de cette année, seront désormais les «vacances de la corruption». Nous comptons même en faire part aux autorités gouvernementales de la Ville de Montréal et du Québec afin d’officialiser la chose. On imagine déjà les sceptiques, qui croient que nous ne serons pas pris au sérieux. C’est mal nous connaître. Et surtout, LES connaître : depuis quand refusent-ils de faire quelque chose quand on leur propose une enveloppe brune?

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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