L'école de la vie: quand les moutons montrent les crocs

Dans la vie, il y a trois types de moment : celui où on serre les dents, l’autre qui nous fait serrer les poings et celui au cours duquel on serre des mains. Du moins, c’est ce que disait un de nos profs. Un vieux jésuite aujourd’hui décédé. Pas fou, le bonhomme.

Endurer, se battre, se faire des amis. Si t’as pas le goût de te battre, endure. Si t’as pas le goût d’endurer, bats-toi. Pis, si endurer ou te battre tout seul t’épuise, fais-toi des amis et convaincs-les de se battre ou de ne rien faire avec toi.

Les moutons se sentent toujours plus en sécurité en troupeau. Les loups chassent en meute. D’un côté ou de l’autre, le plus important à la fin d’une journée, c’est d’avoir rallié des gens à sa cause. Que l’on sorte les crocs ou que l’on se fasse manger la laine sur le dos.

L’homme est un loup pour l’homme. Y a pas d’analogie gagnante ou noble pour le mouton, pourtant un animal fort utile à l’homme depuis des siècles. Une bonne bête docile… Mais… Le mouton n’est pas très winner. Ni très sexy. Y a pas une fille qui va hésiter très longtemps entre un vampire et un gars qui se change en mouton la nuit. Les loups pognent, avec leurs grandes dents et leur queue touffue.

Mais un mouton-garou qui provoque un vampire en combat singulier parce qu’il s’est amouraché d’une jeune héroïne, ça serait un scénario de film qui ne ferait pas vraiment courir les foules… On imagine difficilement deux filles discuter, pendant leur pause-café, du gars mi-homme, mi-quadrupède laineux : «Ah wow, j’capote, Jacob est tellement « sexe » quand y se change en mouton, j’ai juste le goût d’aller brouter de l’herbe avec lui, pis de le tondre pour voir ce que ça cache!»
Non. Pas vraiment. Nope. Niet. Trop paaas!

Par contre, c’est bien moins fatigant d’être un mouton. Tu manges de l’herbe et tu te fais tondre. Si les loups viennent faire un tour pendant la nuit… Bye- bye ‘tit mouton! Il reste que le mouton est toujours tributaire de quelqu’un : quelqu’un qui le nourrit, quelqu’un qui le protège et… quelqu’un qui le tond. Aliénant?

Ces jours-ci, beaucoup de jeunes militants pour les droits étudiants apprennent à la dure que, passer de mouton à loup a un prix. Mais après tout, une fois qu’on a serré des mains, serré les poings et serrer les dents sans aucun résultat tangible, n’est-il pas un peu normal d’avoir le goût de montrer les crocs?

Pleine lune le 22 mars.

Y serez voooooooooous? 😉

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– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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