Un souper avec Normand Lester

Salon du livre 2003. Nous venions d’écrire notre premier livre, une revue de l’année intitulée Le virus du nul et publiée aux éditions Les Intouchables. On a alors réalisé à quel point on était populaires en tant qu’auteurs, puisqu’une file immense de fans voulant obtenir nos dédicaces s’étendait à perte de vue. C’est ce qu’on pensait, jusqu’à ce qu’on regarde à notre gauche : Normand Lester signait des exemplaires d’un des tomes de sa trilogie Le livre noir du Canada anglais! Aussi étrange que ça puisse paraître, notre éditeur commun avait décidé de nous faire signer nos livres côte à côte pendant deux jours, ce qui a donné lieu à notre premier souper avec Normand, au cours duquel nous avons jasé plusieurs heures.

En fait, on ne devrait pas dire jaser, puisque c’est lui qui parlait. Nous, on écoutait, les yeux écarquillés. Voyez-vous, il n’y a pas beaucoup d’hommes aussi fascinants que Normand Lester. Nous ne faisions que le relancer, lui poser des questions. S’il a sorti plusieurs scoops et des sources béton durant sa carrière, il détient aussi beaucoup d’informations qu’il ne publiera jamais, à cause de certaines lois et mœurs du Québec.

Il connaît des anecdotes qui vous jetteraient en bas de votre chaise sur certaines anciennes figures politiques du Québec et du Canada. Des secrets qu’on aurait peine à croire venant de quelqu’un d’autre. Il a mené bien des enquêtes, dont il gardait les résultats pour lui. Lors de nos soupers ensemble, il nous en a raconté quelques-unes. Résultat : au bout de deux heures, on l’écoutait toujours sans avoir touché à nos assiettes!

Jusqu’à récemment, sa boîte vocale informait l’appelant de ne pas laisser de messages, puisque cette ligne était certainement «sous écoute», lui qui connaît mieux que quiconque les services secrets de tous les pays.

On a déjà tenté, il y a plusieurs années, de rejoindre Fidel Castro en passant par l’ambassade de Cuba… Tout se déroulait comme prévu, il y avait même discussion sur l’heure et le jour où aurait lieu la conversation, quand l’ambassadeur cubain nous a annoncé avoir «obtenu l’information» que nous n’étions pas ceux qu’on disait. Il a même échappé le nom de notre duo, les Justiciers masqués. Selon Lester, aucun doute : «Ce sont les services secrets, alors changez vos cellulaires et numéros!»

Un film? Non, la vie quotidienne de Normand.

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Les médias maintenaient toujours, au moment d’aller sous presse, que Lester était dans un état critique. Nos pensées l’accompagnent, de même que sa famille. Un homme aussi informé, aussi captivant et… un joyeux drille quand vient l’heure de boire quelques bonnes bouteilles!

Allez Normand, on pense à toi, on est dus pour une terrasse avec le pote Michel Brûlé!

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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