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Pédalez et perdez du poids

Avez-vous remarqué la taille de notre ministre de la Santé, M. Barrette? Elle a fondu comme neige au soleil. Plusieurs pensent qu’il a perdu au moins 100 livres, même si le principal intéressé refuse de dévoiler les détails de son impressionnante transformation.

Ce faisant, M. Barrette a fait économiser au système de santé du Québec des milliers de dollars. Il est en effet démontrer par de nombreuses études que l’embonpoint et l’obésité sont la cause de nombreux problèmes de santé. Des citoyens en forme coûtent moins cher à l’État. Des milliards de moins!

Malheureusement, au Québec et au Canada, plus de 50% des adultes souffrent d’embonpoint ou d’obésité. Même les enfants n’y échappent pas: un enfant sur quatre est maintenant jugé «trop gros».

Deux composantes sont essentielles à la perte de poids et à l’état de santé: l’alimentation et l’activité physique.

Comme société, nous aurions tout avantage à faciliter l’accès à l’activité physique. Il existe une foule de moyens pour y arriver, mais l’un des plus simples est d’aménager des pistes cyclables et des stationnements à vélos.

On doit aussi construire des gymnases, des arénas et donner des rabais d’impôts pour les inscriptions au gym, mais ces mesures nécessitent aussi de convaincre les gens de bouger. Avec le vélo, les études le démontrent, il suffit d’aménager des pistes cyclables et les citoyens les utilisent. Certains iront s’y balader le dimanche, d’autres s’y entraîner et plusieurs les emprunteront tout simplement pour aller à l’école ou au travail.

«Build it and they will come», disent les Anglais. Pour le vélo, comme pour la voiture d’ailleurs, cet adage se vérifie.

Il y a quatre millions de cyclistes au Québec dont 2,5 millions qui pédalent au moins une fois par semaine. Ce qu’il manque? Davantage de pistes et des voies cyclables sécuritaires ainsi que des stationnements.

L’ancien ministre des Transports, Robert Poëti ne semblait pas avoir prix connaissance de ces statistiques. Non seulement il ne voulait pas investir dans le vélo, il avait même coupé le maigre financement d’entretien de la Route verte, ce réseau cyclable de 4800 km qui traverse toutes les régions du Québec. Résultat, certains tronçons seront fermés l’été prochain… à moins que le gouvernement ne revienne sur sa décision.

Le nouveau ministre, Jacques Daoust, devrait en prendre bonne note. Le titre du ministère a d’ailleurs changé, il se nomme maintenant ministère du Transport, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports. De toute évidence, le Premier ministre de retour de Paris a de la suite dans les idées. La marche et le vélo sont les modes de transport durable par excellence. Le premier geste de monsieur Daoust devrait être de non seulement de rétablir le budget de la Route verte, mais aussi de se doter d’un ambitieux plan de développement d’infrastructures cyclistes en ville et en régions, à des fins de loisirs et de déplacements.

Sur la scène fédérale, Justin Trudeau aurait aussi tout avantage à ajouter le vélo à son agenda politique. Si une fraction des milliards de dollars qu’il s’apprête à dépenser en infrastructures l’était pour le vélo, on ferait d’une pierre plusieurs coups.

Au-delà des impacts positifs sur la santé, la qualité de vie, la sécurité routière et l’environnement, le vélo est une industrie qui génère son lot de retombées économiques. Pensez aux millions de cyclistes américains qui seraient ravis de venir pédaler au Canada avec un taux de change aussi avantageux. La Route verte au Québec est certainement un atout touristique indéniable, mais imaginez une route verte à la grandeur du Canada!

Si monsieur Barrette peut effectuer un changement aussi radical en seulement quelques mois, des millions de Québécois et de Canadiens souffrant d’obésité ou d’embonpoint peuvent le faire aussi. Suffit de leur offrir les bonnes infrastructures!

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