Les médecins québécois donnent une leçon d’humanité aux conservateurs

À compter du 30 juin, le gouvernement conservateur de Stephen Harper ne remboursera pas les frais de médicaments et de tout traitement jugé non urgent fourni aux réfugiés. Cette mesure a provoqué une vague d’indignation au sein du corps médical qui a décidé de prodiguer gratuitement des soins aux demandeurs d’asile et à leurs enfants.

Depuis l’annonce faite en avril dernier, les médecins du Québec ont tenté de combattre par tous les moyens cette réforme fédérale du programme de santé intérimaire. De la multiplication des lettres au ministre de l’Immigration Jason Kenney à la collecte de signatures au bas de nombreuses pétitions contre cette mesure, des médecins, directeurs d’hôpitaux et autres sommités du secteur tentent désespérément d’attirer l’attention du gouvernement fédéral sur les conséquences mortelles de la réforme.

La bonne nouvelle est que ce cri d’humanité a été entendu par le gouvernement provincial qui s’est engagé à suppléer aux coupes d’Ottawa, en payant les traitements que le fédéral cessera de rembourser. Le bureau du ministre de la Santé, Yves Bolduc, a confirmé que pour des raisons humanitaires la RAMQ va continuer de couvrir temporairement les services pharmaceutiques et médicaux des réfugiés, en attendant une solution définitive.

Dans leur leçon d’humanité au gouvernement conservateur de Stephen Harper, les médecins tentent même d’implorer «la compassion des sociétés pharmaceutiques» pour avoir des remèdes expirés ou en voie d’expiration, car certains patients n’arrivent pas à se procurer des médicaments essentiels.

J’ai voulu insister sur le geste des médecins et professionnels de la santé du Québec, mais mercredi la mobilisation a pris une ampleur insoupçonnée avec la sortie du groupe Canadian Doctors for Refugee Care affirmant que «si le gouvernement ne veut pas tenir compte des risques liés à cette mesure, les médecins le feront à sa place».

Le groupe Canadian Doctors for Refugee care est en train de mettre en place un projet de recherche, afin d’évaluer les effets des réductions budgétaires du gouvernement fédéral en matière de soins de santé.

Est-ce qu’il faut prendre des mesures contre ceux qui abusent du système, comme le disent les conservateurs? Certainement. Mais de grâce, faites-le en amont. En reconsidérant tout ce que vous voulez, mais pas en détruisant la vie d’êtres humains qui ne cherchent qu’à sauver leurs vies dans certains cas. C’est le message que j’ai reçu des médecins.

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