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Qui souhaite du transport en commun 24h/24 et des projets piétonniers ambitieux?

Photo: Archives Métro

À Montréal, je rêve d’un service étendu de transport en commun la nuit (rêve, nuit; jeu de mots facile, mais efficace!). On a droit au métro la nuit une fois par année, à la Nuit blanche. Ce sont des questions d’entretien du réseau qui font qu’il est impossible de reproduire l’expérience fréquemment, nous affirme la STM par l’entremise de sa porte-parole, Amélie Régis.

Mais pourquoi à la Nuit blanche et pas le 31 décembre? Dans une lettre d’opinion parue dans La Presse+ mardi dernier, une lectrice, Céline Fortin, se questionne à cet effet: «Vous voulez encourager les transports en commun, mais je pense que vous abandonnez les gens dans les moments importants de l’année». En effet, des milliers de personnes fêtaient la nouvelle année un peu partout en ville (dont à un immense rassemblement au Vieux-Port), mais il était difficile d’avoir une place dans un autobus de nuit – s’il passait, car dans mon cas, j’ai attendu en vain avec des amis un autobus qui accusait un très sérieux retard…

Pour la STM, «la demande des années passées ne justifiait pas d’augmenter le service de métro [le 31 décembre]. Cette année, la température clémente a joué pour beaucoup dans l’achalandage. Nous allons donc évaluer la situation pour le prochain 31 décembre, à savoir s’il est pertinent de prolonger les heures de service.» Les coûts et les effectifs nécessaires pour le métro de nuit le 31 décembre seraient encore à évaluer, m’a dit la STM. Ce sont ces éléments, qui, «notamment, justifieront ou non une prolongation des heures de service du métro».

Certains commentaires sur Twitter laissent transparaître l’insatisfaction d’usagers, juste avant la soirée du Nouvel An.

Il était aussi bien entendu ardu de trouver un taxi à ce moment, sans parler d’Uber, qui augmentait scandaleusement ses prix; mais ça, c’est un autre débat…

Peu de villes au monde peuvent se vanter d’offrir le transport en commun 24h/24. Parfois, ce n’est que la fin de semaine, la nuit du samedi, ou l’offre de service est moindre que le jour, mais c’est quand même appréciable. New York le fait, Berlin le fait, Copenhague le fait, Barcelone le fait. Londres devait aussi s’y mettre en septembre 2015, mais les grèves des employés du métro à propos de la renégociation de leurs conditions de travail en vue de l’arrivée du nouveau service de nuit mettent le projet sur la glace, pour l’instant du moins.

Melbourne, en Australie, a de son côté commencé le 1er janvier une période d’essai d’un an pour le transport collectif 24h/24 pendant la fin de semaine. Dix mille personnes auraient utilisé le service pendant cette première fin de semaine d’essai.

Trois modes de transport sont visés: les trains (il n’y a pas de métro à Melbourne), les trams et les bus. Déjà, certains font état de nuisances liées à ce projet: des résidents proche des lignes de transport se plaignent du bruit des klaxons des trains pendant la nuit, qui les empêcherait de dormir.

Les curieux du transport nocturne peuvent lire cet intéressant reportage du Guardian (en anglais) sur l’ambiance de métros à 3h du mat, autour de la planète.

Le métro de Montréal avait été ouvert toute la nuit le 31 décembre au passage de l’an 2000. Souhaitons, pour la nouvelle année 2017 – année du 375e anniversaire de la Ville; une autre belle occasion! – un transport en commun étendu pour pouvoir célébrer!

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Paris vire piéton

La mairesse de Paris, Anne Hidalgo, a fait une annonce d’importance la semaine dernière en annonçant ses vœux pour 2016: l’avenue des Champs-Élysées deviendra piétonne un dimanche par mois, dès le printemps.

Les médias (dont Le Monde), rapportent aussi que madame la mairesse comptait agrandir le périmètre de la Journée sans voiture, qui a lieu à la fin du mois de septembre, à tout Paris – vous avez bien lu! – un projet ambitieux, qui sera certainement à suivre.

La capitale française avait connu sa toute première Journée sans voiture l’an dernier, le 27 septembre, dans presque huit arrondissements centraux en entier et dans les bois de Boulogne et de Vincennes. De 11h à 18h, toute circulation automobile était interdite (même si certaines dérogations étaient permises pour les taxis et les véhicules d’urgence, notamment). La journée avait été couronnée de succès, aux dires mêmes de la Ville.

Quand on pense au fait qu’à Montréal, à l’opposé, le périmètre de la Journée sans ma voiture s’est réduit, au fil des années, à une peau de chagrin pour être finalement abandonné par l’AMT en 2014…  On salue le courage et l’audace de Paris!

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Bienvenue sur Une fille, une ville. Sur ce blogue, je m’attarderai aux expériences urbaines d’ici et d’ailleurs. J’y discuterai transports, infrastructures, communautés et société, modes de vie, habitudes et phénomènes urbains.

Une fois par semaine – le mercredi – je recenserai et j’examinerai des idées, des tendances et des initiatives urbaines inspirantes (ou pas!) de partout au monde, question de réfléchir et de réagir à ce qui se passe ailleurs. De là, il sera possible de s’inspirer, de saluer les projets, de se comparer ou encore, de se rendre compte qu’on en fait aussi ici, à Montréal, des bons coups.

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