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Le succès d’une «école de rue»

Photo: collaboration spéciale

Depuis trois ans, le projet Charlemagne de l’Auberge communautaire du sud-ouest a permis le retour aux études de 22 jeunes, dont plusieurs étaient sans-abri.

Mercredi matin, 9h. Sept étudiants arrivent dans le local illuminé de Pointe-Saint-Charles armés de leurs modules scolaires de mathématiques et de français. Ils sont moins nombreux que lors des autres saisons, durant lesquelles ils peuvent être jusqu’à 16. Depuis 2013, ce sont 88 jeunes qui sont passés par là.

Ils sont accueillis par Andréa Cadieux, enseignante au Centre d’éducation aux adultes Champlain, qui prendra le temps de répondre à toutes leurs questions. L’ambiance est toutefois différente de celle qui prévaut à l’éducation aux adultes.

«Avec mes problèmes d’anxiété, je ne pourrais pas aller 30 heures par semaine dans une école avec beaucoup de monde. Ici, c’est calme. Tu as l’impression de créer un lien avec le professeur», a témoigné Jessica, 25 ans, qui a été renvoyée de l’école à 14 ans.

L’objectif du projet est d’amener ces jeunes à réintégrer le système éducatif officiel. Ils peuvent le faire à leur rythme, sans pression. Ils doivent tout de même s’engager à être présents cinq matinées par semaine. Les groupes sont plus petits. Ce service leur est offert gratuitement, normalement pour une période maximale de huit mois. Quand ils sont prêts, ils font les examens du ministère.

«Plusieurs d’entre eux ont essayé de retourner aux études de la manière classique, mais ça n’a pas fonctionné», a souligné Jean-François Girard, intervenant pour le projet Charlemagne. M. Girard offre un soutien aux participants sur divers sujets comme la recherche d’appartement, les difficultés familiales et les problèmes de consommation.

Pascal Théoret, 26 ans, a lâché en 3e secondaire, en 2007. Il a choisi d’aller sur le marché du travail pour aider sa mère, qui élevait seule sa petite sœur et lui, à payer les factures. Après environ six ans à travailler au salaire minimum, Pascal est devenu sans-abri à la suite d’une mésaventure. Il a finalement demandé d’être hébergé à l’Auberge communautaire du sud-ouest, qui lui a recommandé de participer au projet.

«Ça me faisait peur de passer toutes mes journées dans une classe, parce que j’ai des difficultés de concentration. Mais ici, ça se passe super bien», a commenté Pascal. Il espère maintenant terminer sa troisième secondaire pour être accepté au DEP en entretien général d’immeubles.

Financement
Le financement du projet Charlemagne pour l’année 2015-2016 est incertain, puisque le Fonds régional d’investissement jeunesse (FRIJ), qui lui a offert une subvention de 50 000$ pour l’année en cours, a été aboli le printemps passé.

Cette contribution permet de payer le salaire d’un intervenant à temps plein, des collations et des billets d’autobus pour les participants, des fournitures scolaires et des activités sociales.

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