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Un travailleur sur deux insatisfait de son salaire

Les jeunes sont très nombreux parmi les travailleurs les plus mal rémunérés du Québec. Photo: Métro
Zacharie Goudreault - Métro

Un travailleur sur deux au Québec considère ne pas recevoir le salaire qu’il mérite, selon un sondage de la firme CROP dévoilé vendredi. Cette perception est un «portrait réaliste de la situation», selon deux experts consultés par Métro.

«Depuis des années, les salaires stagnent. On voit de plus en plus d’inégalités sociales», déplore le chercheur à l’Institut de recherche d’informations socio-économiques (IRIS), Philippe Hurteau. Le spécialiste ajoute que de nombreux employés ne reçoivent pas un salaire qui correspond à leur niveau d’éducation.

«La tendance est à l’augmentation de la scolarisation, mais les citoyens ne sont pas mieux payés qu’avant», soutient le chercheur, qui rappelle que les travailleurs doivent en outre être de plus en plus performants.

Les Québécois recherchent «la reconnaissance et l’équité» avant tout, croit quant à elle la chargée de cours spécialisée en politiques d’emploi à l’Université de Montréal, Carole Yerochewski.

Elle précise que «les entreprises qui paient mieux leurs employés réduisent l’écart entre les échelles salariales», diminuant ainsi le taux d’insatisfaction des travailleurs.

Une étude de l’IRIS démontrait d’ailleurs en 2015 que le salaire minimum devrait être haussé à 14,50$ dans la province afin d’être «viable».

Écart salarial
Pour l’instant, cependant, les inégalités salariales persistent. «Les travailleurs voient leur salaire diminuer alors que celui de leur patron augmente. C’est injuste», regrette Philippe Hurteau.

Cette situation, en plus de nuire à un sain développement économique, affecte la qualité de vie des citoyens, selon Mme Yerochewski. «Travailler, c’est se créer un avenir. Si on s’enferme dans la précarité, on ne peut pas concrétiser ses rêves», soupire-t-elle.

Privatisation
En entraînant la privatisation graduelle des services, les mesures d’austérité du gouvernement Couillard menacent d’engendrer des coûts supplémentaires pour les citoyens, créant «un climat d’insatisfaction générale» dans la population, affirme le chercheur de l’IRIS.

Ce sondage a été réalisé par la firme CROP pour le compte de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA). La collecte de données a été effectuée sur le Web auprès de 546 Québécois et les résultats ont été pondérés en fonction de l’âge et du sexe de la population.

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