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Vitrine sur le web : coup d’oeil sur les boutiques virtuelles

Photo: Collaboration spéciale

Pour rejoindre les consommateurs là où ils se trouvent, les designers disposent à peu près tous d’une vitrine sur le web. Ils sont aussi de plus en plus nombreux à ouvrir leur propre boutique virtuelle et à s’associer avec des marques grand public. Analyse.

Ce printemps, Amazon s’est lancé dans la haute couture. Si le géant des escomptes a osé, c’est sans doute que le fruit est mûr. Les fashionistas américaines peuvent donc désormais naviguer dans une garde-robe virtuelle bien étoffée proposant des fringues signées Michael Kors, Vivienne Westwood, Catherine Malandrino, Jack Spade ou Tracy Reese, pour ne nommer que ceux-là.

Et les chaînes de prêt-à-porter d’ici ont emboîté le pas. Si des marques populaires comme Aldo sont présentes en ligne depuis plusieurs années, ce n’est que depuis que que Jacob et Simons se sont dotés d’une telle plateforme. Et les chiffres sont là pour témoigner du succès de ces entreprises. À titre d’exemple, depuis son ouverture en octobre, la boutique internet de Jacob figure dans le top 15 des points de vente du groupe, et ses ventes sont supérieures de 31 % à ce qui était prévu, souligne la porte-parole et directrice marketing et communications de l’entreprise, Cristelle Basmaji.

Dans le petit marché québécois, les designers n’ont d’autre choix que de suivre le mouvement, de plus en plus conscients des possibilités qu’offre le commerce en ligne. Notamment à l’échelle internationale, confiait à Métro Mélissa Nepton alors qu’elle inaugurait sa boutique web, il y a quelques semaines. C’est que l’internet n’a pas de frontières. Et si, en tant que consommateurs, on a tous vécu une expérience frustrante sur la Toile (le produit convoité n’était pas livré au Canada, ou encore les frais de manutention et de dédouanement étaient exorbitants), il est vrai qu’on y fait plus souvent qu’autrement de belles découvertes. En plus de gagner du temps – avantage non négligeable quand on a de jeunes enfants, qu’on travaille trop, ou les deux.

L’expérience de magasinage en ligne n’est cependant pas toujours simple, avertit néanmoins le vice-président de Shan, Jean-François Sigouin. Certains produits, dont les maillots, s’y prêtent mal. «Nous avons habitué nos clients à un fit et, à moins de très bien connaître son corps et nos produits, c’est difficile à reproduire sur l’internet», explique-t-il. Sans oublier que la question de l’hygiène rend à toutes fins pratiques les échanges impossibles.

Reste que le concept de la boutique en ligne est de plus en plus courant chez nos créateurs, surtout chez les jeunes. Judith Desjardins (Bodybag), Valérie Dumaine, Eve Gravel, Charlotte Holsen, les sœurs Barilà et des dizaines d’autres vendent déjà en ligne. «Ça permet en quelque sorte de voir en temps réel quels sont les modèles les plus populaires, et même d’avoir davantage de contacts avec nos clients», renchérit Mélissa Nepton.

Créer une collection capsule en collaboration avec une chaîne grand public est une autre façon de se rapprocher des consommateurs. Depuis que Karl Lagerfeld s’est associé avec H&M, en 2004, le modèle a essaimé partout, même ici. La collection Barilà pour Simons promet d’ailleurs d’être un des événements phare de l’automne. Reitmans, qui a fait tout un tabac en novembre 2011 avec Marie Saint Pierre, dévoilera dans quelques semaines le nom de son prochain designer invité.

Ces dernières années, Simons (encore) et Bedo ont vu juste en s’associant avec de grosses pointures : Philippe Dubuc et Denis Gagnon, respectivement. À n’en pas douter, cette tendance ne s’essoufflera pas de sitôt.

Vox pop : un créateur de mode se doit-il, en 2012, de tenir une boutique en ligne?

«Ça donne une vitrine sur le monde. […] Ma boutique en ligne est pour ma griffe. Ça fait déjà presque cinq ans, et elle est en constante croissance et représente une source de revenus importante.»
– Valérie Dumaine, designer

«Les boutiques de créateur en ligne sont géniales pour rejoindre une clientèle qui n’a pas accès aux points de vente physiques d’une marque. Nous n’avons pas encore de boutique en ligne, mais c’est un de nos projets! Nous avons souvent des clients qui nous en font la demande.»
– Anne-Marie et Catherine, derrière la griffe atelier b.

«Je ne fais présentement pas de vente en ligne, et ça manque! Nous sommes donc en train de créer un site qui complétera nos trois boutiques et qui sera en ligne fin 2012. Ça devient essentiel dans la mesure où les clients sont déjà venus à nos points de vente et connaissent leur taille.»
– Iris Setlakwe, designer

«La vente en ligne est une bonne façon de se rendre disponible à l’échelle internationale, de montrer les vêtements à sa façon et de présenter un univers. Ça peut aussi être une manière de faire valoir des pièces uniques. Je crois que ça devient de plus en plus essentiel, car les gens font de plus en plus de shopping sur le web.»
– Eve Gravel, designer

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