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Florence Welch, la muse de Karl Lagerfeld

Vous la connaissez sous le nom de Florence and the Machine, chantant de sa voix surnaturelle dans ses jolies robes vaporeuses. Mais elle est également la muse éthérée à la peau de porcelaine de Karl Lagerfeld. Sous son apparence sage se cache une fille capable de faire la fête sans relâche, dent ébréchée à l’appui. Durant le brouillard qu’a été son interminable tournée, Florence Welch a connu un after party particulièrement dément. Elle ne se rappelle ni le moment exact où c’est arrivé ni ce qui a dégénéré.

«Mais je me souviens de la suite. J’ai perdu une dent! OK, pas perdu, mais elle était ébréchée. Je ne sais pas comment c’est arrivé! On festoyait. J’ai accidentellement mis le feu à la chambre d’hôtel avec une petite bougie. Tout ce que je sais, c’est que la note du bar de l’hôtel était plus élevée que la facture pour les dommages causés à la chambre, raconte-t-elle, une pointe d’incrédulité dans la voix. Ç’a été le pire lendemain de veille de ma vie. Imaginez les appels du matin…»

Florence, de Florence and the Machine, dont les albums Lungs et Ceremonials ont connu un succès critique et public monstre, n’a que 25 ans. Malgré son jeune âge, elle possède le bagage d’une star du rock aguerrie… ce qui n’est finalement pas si loin d’elle. On l’associe plus facilement aux Rolling Stones des années 1960 qu’à Adele. Elle dégage cet esprit débridé fascinant qu’on ne retrouve plus chez les vedettes de la pop à l’apparence soignée.

Pourtant, la joie de vivre de Florence cohabite avec une sorte de pragmatisme qui vient avec le poids de la vie et des responsabilités.«J’ai finalement décidé de moins boire en tournée, dit-elle. Je l’ai fait pour ma voix. C’est très exigeant de chanter, au rythme où nous allons actuellement. Ça va pour les premiers temps, quand on n’a aucune idée de la suite. Mais maintenant que je sais que l’aventure n’est pas éphémère, j’aimerais faire carrière comme PJ Harvey ou Björk, qui continuent de produire des albums et ont toujours des voix extraordinaires. Je réalise que si je veux faire comme elles, je dois m’assagir.»

Le côté «rock vintage» de Welch lui vient en partie de son père, qui a fait carrière en publicité, mais qui a tâté de la musique dans sa jeunesse. Il a initié la petite Florence à des groupes comme Velvet Underground et Love, et ça a porté fruit. M. Welch a d’ailleurs eu l’occasion de goûter à cette vie indirectement, en tant que chauffeur du camion du groupe lors de sa première tournée européenne. (Le frère, la sœur et la belle-famille de Florence, dont elle est très proche, l’accompagnent souvent sur la route. Sa sœur est d’ailleurs son adjointe personnelle.) «Ce n’est certainement pas mon père qui nous aurait demandé de faire moins de bruit», raconte-t-elle.

Il y a aussi eu la ronde de toasts en coulisse avec Beyoncé au festival de l’île de Wight. Pas une beuverie, mais tout de même un moment festif mémorable pour Florence. «Je me produisais juste avant Jay-Z. Elle est passée devant moi, s’est arrêtée, et on était là à se regarder, béates. Elle m’a dit : « C’est un honneur de te rencontrer! » et j’ai répondu : « Mon Dieu, c’est un honneur de TE rencontrer ». Après, elle, Kanye et moi avons trinqué. C’était totalement surréaliste», dit-elle.

Il est difficile de bien cerner une personne au cours d’une interview organisée hâtivement dans un pub du sud de Londres. Mais en voyant Florence s’illuminer en racontant ses anecdotes, on a le sentiment que c’est dans l’action qu’elle est le plus heureuse. Dans un moment révélateur avant notre entretien, elle a semblé particulièrement vulnérable au cours d’une séance photo assise, qui a manifestement mis sa patience à l’épreuve. Après le dernier cliché, ses épaules se sont affaissées et ses doigts, ornés de grosses bagues

baroques en or, se sont recroquevillés sur eux-mêmes. «Quelle journée…», a-t-elle péniblement soupiré en voûtant encore plus les épaules pour illustrer ce qu’elle ne pouvait pas dire. Après le vif succès qu’a remporté Lungs à l’échelle mondiale, album plusieurs fois platine, Florence aurait connu une période dépressive. Mais aujourd’hui, elle n’est pas d’humeur à s’auto-examiner, et elle n’est pas non plus nécessairement hantée par les anges et les démons de ses chansons. «Je pense par contre qu’il est possible de les avoir en soi», admet-elle. Elle se fiche complètement que son verre soit à moitié plein ou à moitié vide : «Je préfère le boire. Et voir ensuite.»

  • L’avis de Florence


Florence, la machine et la mode

«J’assistais au défilé de Chanel, celui au Grand Palais, avec les énormes fontaines et la robe rose à plumes qui semblait flotter dans les airs. J’avais une terrible gueule de bois, j’étais enrhumée et je portais une magnifique veste Chanel en bouclé. Je m’en souviens parfaitement parce que je me suis fait photographier par des paparazzis à la sortie du défilé. Les journaux disaient « Florence ne porte pas de pantalon. » Je portais une jupe! Heureusement, j’ai rencontré Karl, qui était très gentil, et il m’a dit que j’avais une peau de porcelaine. Je ne me sentais certainement pas comme de la porcelaine… Je me sentais rude. Mais Karl était très aimable et attentionné.»

Travailler pour Florence
«Karl a fait mes photos promotionnelles. J’avais parlé de l’influence qu’avaient eue sur moi les artistes de l’Art déco comme Erté, et nous avons immédiatement commencé à faire du scrapbooking ensemble. Je n’ai jamais rien vécu d’aussi étrange, découper et coller des images avec Karl Lagerfeld. Il fait tout lui-même. Il colle toutes ses idées sur une planche. Ç’a été notre source d’inspiration pour les photos.»

Travailler pour Karl

«Lorsque j’ai chanté [What the Water Gave Me au défilé Chanel printemps-été 2012], c’était fantastique. À un moment donné, je marchais main dans la main avec Karl, et je me suis demandé ce que je faisais là. Je ne sais même pas marcher! Mais ç’a été une expérience magnifique.»


Être une muse de la mode

«Je fais certainement plus attention à mon apparence. Je me rends compte qu’on me scrute. Mais je n’ai pas changé radicalement mon style. Et j’apprécie ne pas avoir eu à faire de compromis pour être acceptée par le monde de la haute couture.»

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