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Rétrospective de la carrière de Patrice Bernier

Alexis Bélanger-Champagne, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Patrice Bernier mettra un terme de sa carrière de joueur de soccer après la rencontre de dimanche entre l’Impact de Montréal et le Revolution de la Nouvelle-Angleterre. Tout au long de son aventure, le Brossardois a parcouru le Canada, l’Amérique du Nord, l’Amérique centrale et l’Europe. Voici une rétrospective de la carrière de Bernier, de ses débuts dans le domicile de ses parents jusqu’à son dernier match au Stade Saputo.

Une passion dès l’enfance

Né le 23 septembre 1979, Patrice Bernier passe son enfance à Brossard. C’est en écoutant les histoires de son père, Jean, et de ses oncles sur Pelé, Alfredo Di Stefano et Franz Beckenbauer qu’il a la piqûre du soccer.

«Nous avions des cassettes des Coupes du monde des années 1960, 70 et 80 et j’ai commencé à ‘kicker’ le ballon dans le sous-sol avec ma mère à 4 ou 5 ans. La première Coupe du monde dont je me rappelle est celle de 1986. Le Canada était là et je me disais qu’il y avait cette possibilité d’y aller un jour puisqu’on était là.»

Le sport à l’année longue

Si Bernier est passionné par le soccer, c’est en jouant au hockey qu’il occupe ses hivers. Son talent l’amène même jusque dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec en 1996. Il disputera deux saisons avec les Foreurs de Val-d’Or et les Faucons de Sherbrooke, tout en gardant de la place pour le soccer.

«Je me rappelle en 1997, nous avions gagné l’or aux Jeux du Canada, puis nous avons participé aux Jeux de la Francophonie à Madagascar, ce qui m’avait fait rater le calendrier préparatoire avec les Foreurs. (…) Nous avions joué contre le Cameroun et la France, puis là, je devais jouer contre les Saguenéens de Chicoutimi ou les Cataractes de Shawinigan. Je devais me remettre dans le mode plus physique du hockey. J’ai toujours eu du plaisir et, jusqu’à 18 ans, j’ai pu faire du sport pendant 365 jours par année. Ma jeunesse sportive m’a peut-être privé de certaines expériences plus normales pour mon âge, mais j’ai voyagé dès 13 ou 14 ans grâce aux tournois.»

L’aventure NCAA

Bernier décide de faire une croix sur le hockey et de se concentrer sur sa passion. Il obtient une bourse d’études pour aller à l’Université de Syracuse, dans l’État de New York. Il disputera deux saisons avant de faire le saut chez les professionnels en 2000 en rejoignant les rangs de l’Impact.

«J’ai pu me mesurer aux meilleurs Américains et à quelques joueurs étrangers de mon âge. Si tu veux devenir pro, tu dois te démarquer et c’est ce que j’ai fait. (…) J’ai fini par réaliser que si je voulais jouer chez les pros, je devais être dans un environnement pro. L’entraîneur de l’équipe nationale Holger Osieck m’avait dit que je devais être dans un environnement de soccer 10 mois par année si je voulais être dans l’équipe A. C’est pour ça que j’ai fait le choix de venir chez l’Impact en 2000.»

Le tremplin norvégien

Après trois saisons avec l’Impact, Bernier décide de tenter l’aventure européenne en 2003. C’est en Norvège qu’il trouve son nouveau port d’attache, avec le Moss F.K., puis le Tromso IL. Ses succès dépassent les frontières du pays nordique, alors que le Tromso IL refusera en 2005 une offre de 1,3 million d’euros du club turc Besiktas.

«C’est là que j’ai réalisé que je n’étais plus en Amérique du Nord, que ce n’était pas des échanges, mais que tu avais une valeur monétaire. J’ai compris aussi que ça pouvait aller vite. J’ai laissé une bonne marque en Norvège, dans le club et comme joueur étranger dans la ligue. Mais ça m’a permis de croire que je pouvais aller plus haut, dans un plus gros championnat.»

Une expérience unique

Bernier se joint au FC Kaiserslautern, en deuxième division allemande, en mai 2007. Il s’agit d’un club prestigieux avec quatre titres de la Bundesliga à son palmarès.

«Oui, c’est un club de deuxième division, mais c’est probablement une des cinq équipes les plus populaires en Allemagne. Ici, on trouve que c’est fou avec le Canadien, mais c’est complètement à un autre niveau là-bas. Il y a jusqu’à 60 000 personnes à tous les matchs et tout est disséqué, chaque geste à l’entraînement ou dans la rue. Tu vis dans une bulle où tout est épié. Ça m’a permis de jouer dans de grands stades et à des endroits où certains des grands joueurs de l’histoire ont joué. (…) J’aurais voulu rester plus longtemps et atteindre la première division, mais c’est comme ça le monde du sport.»

Les belles années

Après un an en Allemagne, Bernier s’installe au Danemark en 2008 et portera les couleurs du FC Nordsjaelland pendant trois saisons, avant de disputer une demi-saison avec le Lyngby BK.

«Ce sont probablement mes plus belles années de soccer comme joueur. Le style de jeu de l’équipe cadrait parfaitement avec ma manière de jouer. (…) C’est spécial. Nous avons gagné deux coupes danoises. C’était un petit club, mais la direction voulait compter sur des joueurs d’expérience pour le lancer. Un an après mon départ, ils ont gagné le championnat et ont participé à la Ligue des Champions.»

Un retour glorieux

Bernier revient à Montréal en 2012 alors que l’Impact fait son entrée en MLS. Il est ensuite nommé capitaine avant la saison 2014. Avant son dernier match, le 22 octobre face au Revolution de la Nouvelle-Angleterre, Bernier avait inscrit 14 buts et 25 aides en 150 rencontres de saison régulière avec l’Impact en MLS. Il a aussi aidé l’équipe à atteindre la finale de l’Association Est en 2016 et la finale de la Ligue des Champions de la CONCACAF au printemps 2015. Bernier a également disputé 56 matchs avec l’équipe nationale du Canada au cours de sa brillante carrière.

«J’aurais pu attendre et revenir seulement avec un an à faire à ma carrière, mais je voulais revenir à un bon âge. (…) Je voulais démontrer que oui, le soccer est présent ici. On est bon. Il n’y a pas seulement les autres qui sont capables d’y jouer. Même si le hockey est prédominant ici, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de personnes d’ici qui peuvent connaître de belles carrières et laisser leur trace en MLS.»

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