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L’IEDM plaide pour du pétrole made in Québec

Photo: Getty Images/iStockphoto

Économie. L’Institut économique de Montréal (IEDM) croit que le Québec gagnerait à se positionner comme producteur de pétrole. Dans une note économique publiée jeudi, l’auteur Germain Belzile affirme que l’ère du pétrole est encore loin d’être terminée.

«On voulait briser certains mythes, le premier étant que l’on est en train de s’affranchir du pétrole», a indiqué M. Belzile. Il s’appuie notamment sur un rapport de l’Agence internationale de l’énergie pour expliquer que le pétrole devrait rester la plus importante source d’énergie primaire dans le monde, du moins jusqu’en 2035.

M. Belzile n’exclut pas qu’un monde sans pétrole soit envisageable, mais ce n’est pas pour demain… ni pour dans 50 ans. «À partir de cette prémisse, on pose la question : ne vaudrait-il pas la peine d’en produire nous-mêmes?» s’est interrogé M. Belzile.

Même avec des estimations prudentes, l’économiste croit qu’une industrie pétrolière québécoise rapporterait 400 G$. M. Belizle s’appuie sur les évaluations des explorations des sociétés
Pétrolia et Junex.

Selon elles, il y aurait 40 milliards de barils de pétrole sur l’île d’Anticosti, 6 milliards dans le gisement Old Harry (entre le Québec et Terre-Neuve) et 0,25 milliard en Gaspésie.

La note économique n’aborde pas la question environnementale, celle-ci n’étant pas le champ de compétence de l’économiste. «On ne nie pas la dimension environnementale, mais on pense que la partie économique du débat est escamotée à l’heure actuelle», précise-t-il.

M. Belzile rappelle qu’en 2035, la part des énergies vertes ne représentera que 4 % des énergies utilisées. «Faut pas se leurrer, ça ne remplacera pas le pétrole en 2035. On en a encore besoin pour un bon moment. Alors, pourquoi laisserait-on aux autres les bénéfices de cette exploitation?»

Bertrand Schepper, cher­cheur à l’Institut de recherche et d’information socio-économique, déplore toutefois que la question de la nationalisation de cette industrie ne soit pas abordée dans la note. Il met aussi en garde contre une exploitation où les risques seraient assumés par l’État, mais où les profits iraient à l’entreprise privée.

Les deux chercheurs s’entendent toutefois sur la rentabilité de cette exploitation. Mais la véritable question, selon M. Schepper, est plutôt de savoir si la ressource doit être exploitée à tout prix… et à quel prix.

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