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Anarchopanda portera en appel le jugement sur P-6

Le militant Julien Villeneuve, mieux connu sous le nom d’Anarchopanda, portera en appel la décision qui a été rendue par la Cour Supérieure en juin dernier sur le controversé règlement P-6 de la Ville de Montréal.

Celui qui a enfilé son costume de panda au cours des manifestations de la grève étudiante de 2012, en a fait l’annonce mardi matin sur sa page Facebook, ainsi que dans un long texte publié sur le site Ricochet, annonçant du même coup le lancement d’une campagne de financement.

Il souhaite faire invalider l’article du règlement P-6 qui oblige les manifestants à fournir un itinéraire, ce que le dernier jugement de la Cour Supérieure n’avait pas fait.

M.Villeneuve reconnaît que le jugement de la Cour Supérieure représente une victoire, «bien que cette victoire soit partielle», dit-il, car il a invalidé l’article interdisant aux manifestants de se couvrir le visage.

Mais le militant déplore la décision de la juge Chantal Masse, de la Cour Supérieure, concernant l’obligation de fournir un itinéraire. «Nous croyons que ce jugement porte toujours atteinte à la liberté de manifester sans nécessiter l’approbation de la police, et c’est pourquoi nous portons ce jugement en appel», a mentionné Julien Villeneuve sur la sage Facebook.

«Selon la juge Masse, toute manifestation organisée ou annoncée d’avance ne peut être spontanée, et devrait donc fournir un itinéraire à la police avant son départ», déplore-t-il dans son texte sur le site Ricochet.

Il estime que la définition de «manifestation spontanée» par la juge Masse est «extrêmement restrictive». Un manifestation spontanée devrait soit être mise en œuvre «au moment même où elle se tient», soit résulter d’une «coïncidence sans qu’il y a ait eu d’annonce ou d’invitation préalable de quelque forme que ce soit», rappelle M.Villeneuve, donnant en exemple une émeute de la Coupe Stanley ou certaines manifestations de casseroles en 2012. «Je crois, avec égards pour l’opinion de la Cour supérieure, que l’affaire n’est pas du tout si simple, et que cette opinion relève d’une mécompréhension profonde de la réalité de l’organisation et de la participation à des manifestations, ou du moins à certains types de manifestations que nous devrions considérer comme normales dans une société libre et démocratique», déplore le militant.

Il estime que le Service de police de la Ville de Montréal est en mesure d’assurer la sécurité d’une manifestation même s’il ne connait pas l’itinéraire. «Les douzaines de manifestations sans itinéraire que le SPVM a daigné encadrer convenablement se sont toutes bien déroulées, sans aucun blessé, et on a jamais démontré qu’elles ont occasionné quelque désagrément majeur pour la population environnante», ajoute-t-il.

Il termine en affirmant que son choix de défendre la liberté de manifester sans itinéraire, «c’est défendre la possibilité d’organiser notre action sociale de façon horizontale et non hiérarchique. C’est refuser que les personnes qui manifestent ne doivent être que les figurantes d’une chorégraphie décidée ailleurs».

Le militant espère amasser près de 10 000$, soit la moitié de la somme nécessaire pour faire appel du jugement devant la Cour d’appel, c’est-à-dire entre 20 000$ et 25 000$ . «L’excédent, si nécessaire, sera défrayé par le Comité Permanent de Soutien aux Manifestant-e-s (CPSM)», dit-il.

Le service des communications de la Ville de Montréal mentionne qu’elle dispose de 10 jours pour faire elle aussi appel du jugement de la Cour supérieure. La Ville se dit satisfaite de la portion du jugement qui confirme généralement l’obligation de remettre l’itinéraire d’une manifestation, mais le maire Denis Coderre avait mentionné au moment de la publication du jugement que le port du masque n’était pas nécessaire au cours d’une manifestation. «On n’a pas besoin de se masquer ici, on a la liberté d’expression», avait-il dit.

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