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Revitaliser les ruelles du centre-ville avec des terrasses

Photo: Josie Desmarais/Métro

Serait-il possible – ou souhaitable  – de permettre aux cafés, restos et bars du centre-ville d’installer leurs terrasses dans les ruelles? Métro a fait le tour de la question alors que la Ville a lancé un projet pilote de revitalisation des ruelles.

D’après Jérôme Glad, de Pépinière & co., l’organisme derrière le Village éphémère et les Jardins Gamelin, permettre l’installation de terrasses dans les ruelles pourrait combler un besoin criant du centre-ville.

«La rue Sainte-Catherine est vraiment achalandée, mais elle est plus commerciale. On peine à avoir de belles terrasses ou des lieux de rassemblement au centre-ville, juge-t-il. S’il y avait une activité commerciale, avec de petites boutiques, des cafés ou des bars, c’est sûr que ce seraient des endroits qui créeraient une autre forme d’attrait au centre-ville.»

Selon M. Glad, des ruelles-terrasses pourraient devenir une nouvelle «signature» pour l’image de Montréal à l’étranger, au même titre que la ruelle piétonnière Degraves Street (photo ci-bas), au centre-ville de Melbourne, en Australie.

ACTU - Degraves street Melbourne (crédit - MusikAnimal:Wikipédia)Le manque de terrasses au centre-ville de Montréal a aussi une incidence sur l’ambiance du quartier, qui se vide sitôt les heures de travail terminées, avance M. Glad. Tout comme lui, la conseillère du district Sainte-Marie pour Projet Montréal, Valérie Plante, croit que l’installation de terrasses dans les ruelles pourrait contribuer à retenir les gens au centre-ville.

«Ça viendrait répondre à ce besoin-là, croit-elle. Les gens ne restent pas au centre-ville. On vient le visiter, mais le soir, il ne se passe rien.»

Si elle trouve l’idée bonne, Mme Plante affirme par contre qu’il est important de terminer la consultation en cours avant de se lancer dans un tel projet.

«Oui, l’idée est bonne, mais il faut savoir que des bars et des terrasses peuvent aussi apporter des nuisances. Pour nous, dans Ville-Marie, c’est important d’avoir un centre-ville habité. Il faut donc être capable de maintenir cet équilibre-là», estime-t-elle.

Comme l’illustre Mme Plante, l’installation de terrasses dans les ruelles pourrait occasionner des problèmes de bruit et d’insalubrité. Il pourrait aussi y avoir des problèmes si l’accès aux toilettes n’est pas adéquat, par exemple.

«Dans un centre-ville qui est très surchargé, [les ruelles] sont des espaces qui ont le potentiel de nous sortir de la dynamique très intense du centre-ville.» – Jérôme Glad, de Pépinière & Co.

«Selon ce qui va ressortir des consultations, on va pouvoir agir. Mais je suis très confiante», a-t-elle lancé.

Si l’arrondissement Ville-Marie se lançait ce projet, la réglementation très sévère devra être revue, souligne Jérôme Glad. Selon lui, l’obligation pour la terrasse de ne pas dépasser 50% de la superficie du commerce devrait être modifiée, pour permettre des terrasses de style comptoir de bouffe de rue.

Le directeur général de la société de développement commerciale Destination centre-ville, André Poulin, affirme que l’arrondissement devrait pouvoir modifier la réglementation pour permettre ce type d’aménagement.

«À date, ce n’était pas possible, étant donné l’état des ruelles. Mais c’est certainement possible maintenant de modifier la réglementation, a-t-il dit lors d’un entretien avec Métro, la semaine dernière. Il y a cinq ans, la réglementation actuelle des terrasses n’existait pas. Alors dans cinq ans ça pourra s’adapter à ce qui se fait dans les ruelles.»

Du côté de l’arrondissement de Ville-Marie, on a fait savoir qu’il serait «prématuré» de favoriser une option d’aménagement plutôt qu’une autre.

«À l’heure actuelle, toutes les options sont sur la table, pourvu qu’elles permettent de faire des ruelles des espaces de qualité, propres, sécuritaires, dynamiques, attrayants, rassembleurs et accessibles au bénéfice des citoyens, des visiteurs et des travailleurs», a déclaré la chargée de communication de l’arrondissement, Anik de Repentigny.

Elle a tout de même assuré que l’arrondissement «possède tous les outils réglementaires nécessaires pour autoriser tous les aménagements dans le domaine public qu’il jugerait à propos».

 

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