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Énergie Est: les audiences de l’ONÉ ne reprendront pas mardi

Photo: Mario Beauregard/Métro

Des manifestants ont perturbé lundi la première journée des audiences publiques sur le projet de pipeline Énergie Est, ce qui a mené au report des travaux par l’Office national de l’énergie (ONÉ).

«La violence [des perturbations] menaçait la sécurité de toutes les personnes présentes à la séance», a fait savoir l’ONÉ dans un communiqué diffusé en début de soirée. L’organisme doit préciser mardi comment il compte désormais entendre les intervenants montréalais dans ce dossier.

Le maire de Montréal et président de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), Denis Coderre, ainsi que la mairesse de Sainte-Julie et présidente de l’Union des municipalités du Québec, Suzanne Roy, qui devaient tous deux prendre la parole au cours des audiences, avaient annoncé plus tôt dans la matinée quitter les travaux en raison des perturbations.

«Ça veut pas dire qu’on est pour la chaise vide, on va y aller à un autre moment. Je pense que ce matin, ça n’aurait rien apporté de plus de rester sur place», a affirmé à Métro Mme Roy, qui a qualifié l’audience de cirque.

Le maire Coderre a parlé d’une «mascarade», lors d’un point de presse à l’extérieur de la salle d’audiences. Il a indiqué qu’il pourrait éventuellement revenir témoigner. «Au pire, on déposera notre mémoire», a-t-il indiqué.

«De toutes façons, il y a un problème en terme de réalisation des conditions. TransCanada [l’entreprise derrière le projet] n’a pas réalisé 70% des conditions mises de l’avant par l’ONÉ, a-t-il lancé. On a plusieurs questions sans réponse. On est toujours contre ce projet-là.»

Le maire a rajouté qu’il n’y avait «pas d’acceptation sociale» selon lui pour le projet Énergie Est, un point de vue partagé par Suzanne Roy.

«Si on avait réponse à nos questions, ça serait un tout autre projet. Mais comme tel, avec l’attitude des dernières années de TransCanada entre autres face aux municipalités, ce n’est pas ça qui va provoquer l’acceptabilité sociale, au contraire, juge-t-elle. Il faudra voir si l’ONÉ est capable d’offrir des réponses pour satisfaire la population et les maires.»

La manifestation de lundi est venue perturber un processus de consultation déjà entaché par la controverse. Le site National Observer révélait en juillet que deux commissaires de l’ONÉ, Jacques Gauthier et Lyne Mercier, avaient discuté du projet Énergie Est lors d’une rencontre en janvier 2015 avec l’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest. Ce dernier était à l’époque rémunéré par TransCanada. Le président et dirigeant principal de l’ONÉ, Peter Watson, était aussi présent lors de la rencontre.

Jeudi dernier, le maire Coderre avait remis en question l’impartialité de ces commissaires et avait réclamé le report des audiences.

Mme Roy a affirmé que les témoins devant la commission ne pouvaient pas aborder cette controverse durant les audiences. L’ONÉ a plutôt annoncé accepter les commentaires écrits à ce sujet. Selon elle, l’ONÉ devra réagir à cette controverse. ««Je pense qu’ils vont [devoir décider] ce qu’ils vont faire. Toute la crédibilité du processus est remise en question», croit-elle.

Trois manifestants arrêtés
Manif Energie est arrestations

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a confirmé avoir arrêté trois manifestants qui ont fait irruption dans la salle d’audience peu après le début des travaux, lundi.

Un homme de 35 ans fera face à des accusations d’entrave au travail des policiers et de voie de fait contre un agent de police, et était toujours détenu en fin de journée lundi.

Un homme de 44 ans et une femme de 29 feront quant à eux face à des accusations d’entrave au travail des policiers. Ils ont été libérés sous promesse de comparaître.

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