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«Ce sapin-là, au départ, il était très beau»

Photo: Félix O. J. Fournier/Métro

Jamais un sapin de Noël n’aura tant fait parler de lui. Juché en plein Quartier des spectacles de Montréal, le Baumier de 88 pieds est la cible de plusieurs railleries. Pourtant, au départ, cet arbre était des plus majestueux, aux dires du producteur Yohann Blanchette.

Comment donc en est-on arrivé à cette situation? Le copropriétaire de BL Christmas Trees, une entreprise sherbrookoise, a sa petite idée. «Habituellement, lorsqu’on prend un contrat, on le fait de A à Z, explique M. Blanchette. On le coupe, on le transporte et on l’installe sur les lieux. Pour ce qui est de cette commande, ce sont les gens de Sapin MTL qui ont fait cette prise en charge. On leur avait expliqué qu’il s’agissait d’un processus qui devait se planifier longtemps à l’avance.»

«Des arbres de cette envergure, c’est extrêmement fragile, poursuit le spécialiste. Lorsque Sapin MTL nous a approchés, c’était une semaine avant la livraison. Ils ont ensuite agi dans des conditions peu optimales. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il faut d’abord procéder à la coupe de l’arbre alors qu’il fait 12 ou 15 degrés. Lorsqu’ils l’ont fait, certaines nuits étaient sous le point de congélation. Les branches étaient probablement gelées et elles ont été abîmées et cassées lors du transport. On aurait dû faire sa coupe au moins trois semaines plus tôt.»

Lorsqu’il a identifié le fameux sapin pour la commande sur une terre de Saint-Venant-de-Paquette, Yohann Blanchette était certain de frapper un grand coup. «Ce sapin-là, au départ, il était très beau. Il avait certainement une trentaine de pieds d’envergure. Présentement, il n’a que douze pieds de largeur. Je trouve ça bien malheureux, car ce n’est vraiment pas l’aspect qu’il avait au départ», fait-il savoir.

Un sapin qui fait jaser
De la publicité, un événement médiatisé et une vitrine sans précédent. Voilà à quoi s’attendaient les gens de BL Christmas Trees lorsqu’ils ont accepté le contrat de Sapin MTL. Le tout a pris une tournure inattendue. «Lorsqu’on regarde cet épisode, on a l’air d’être de vrais débutants, alors que ce n’est pas du tout le cas, explique M. Blanchette. On est des professionnels. Malheureusement, c’est notre première expérience qui tourne au vinaigre. Ça m’attriste un peu de voir ça. Heureusement, dans tout ça, les gars de Sapin MTL ont pris leur part de responsabilités et ont été très gentlemen.»

Cette expérience mettra-t-elle un frein à ce volet? «Aucunement, précise celui qui a géré des projets de cette envergure au Parlement à Québec, à l’Hôpital Sainte-Justine ainsi qu’au Centre Bell. On a de très bonnes références, alors on n’est pas très inquiet à cet égard.»

La question qui tue
Finalement, comment le trouve-t-il le fameux sapin? «De ce que j’ai pu apercevoir dans les médias, il ne correspond vraiment pas à ce qu’on a sélectionné au départ. Disons que je peux comprendre pourquoi le sapin ait fait le tour du Québec», conclut Yohann Blanchette.

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