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Tuerie à la mosquée de Sainte-Foy: Montréal en deuil

Photo: Josie Desmarais/Métro

 

Moins de 24 heures après la tuerie survenue dans une mosquée de Sainte-Foy, quelques milliers de Montréalais se sont réunis, lundi soir, à la place de la Gare Jean-Talon, à l’occasion d’une vigile en mémoire des victimes.

À deux pas de la mosquée Assuna Annabawiyah, l’un des nombreux lieux de culte de l’islam à Montréal, ils se sont recueillis, en parfaite communion avec les citoyens de Québec et de plusieurs autres villes qui, au même moment, manifestaient aussi leur solidarité envers la communauté musulmane. Celle-ci a perdu dimanche six des leurs lorsqu’un étudiant de l’Université Laval, Alexandre Bissonnette, a ouvert le feu sur des hommes musulmans réunis pour la prière au Centre culturel islamique de Sainte-Foy. Le propriétaire d’une boucherie, Azzedine Soufiane, le professeur Khaled Belkacemi, le pharmacien Aboubaker Thabti, l’informaticien Mamadou Tanou Barry, le fonctionnaire Ibrahim Barry ainsi que l’informaticien Karim Hassan ont péri lors de l’attaque meurtrière.

Chandelle à la main, des Montréalais ont pleurés leur mort. Certains se sont enlacés dans l’espoir d’évacuer un peu de leur tristesse et d’autres ont versé quelques larmes. Pour plusieurs, leur présence à cette manifestation de solidarité étaient nécessaire.

«Ça ne réparera rien, mais c’est important de faire sentir aux gens que l’intolérance n’a pas sa place. On a besoin d’être ensemble et de s’accepter pour que ça fonctionne», a lancé Marianne, une manifestante rencontrée quelques minutes avant les discours. À deux pas d’elle, Grant se tenait fièrement debout, entouré de ses amis. Lui, qui a connu l’époque des grandes manifestations contre la guerre au Vietnam, croit que la solidarité est la réponse à l’intolérance. «Le monde s’est ouvert à nous, se souvient-il. J’ai confiance qu’on va le faire encore. Le monde est aussi bon aujourd’hui.»

Sur la scène, seulement des personnes de confession musulmane ont pris le micro pour exprimer leur absence de surprise à la suite de la tuerie de Québec, mais surtout pour cracher leur «raz-le-bol» devant les discours d’intolérance. Plusieurs d’entre elles s’en sont pris aux politiciens «à la recherche de votes» et aux chroniqueurs «en mal de cotes d’écoute». Elles ont appelés au rejet de «la xénophobie, de l’islamophobie et du racisme» afin que la société québécoise, considérée par plusieurs comme étant «accueillante, ouverte, bienveillante et respectueuse», puisse engager une vaste réflexion sur le vivre-ensemble.

«Nous connaissons notre Québec, nous avons confiance en lui», a dit Eve Torres, de la Voix des femmes.

La militante Dalila Awada, qui participait à l’organisation la vigile, a pour sa pour réclamer des initiatives à long terme pour améliorer le climat social. «Ce rassemblement, c’est bien, mais c’est pas assez, a-t-elle dit. On a besoin de se parler à longueur d’année, de prendre des actions concrètes à longueur d’année pour contrer la division et la haine.»

Plusieurs élus ont pris part à cette manifestation de solidarité, dont la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, la ministre des Relations internationales, Christine Saint-Pierre, le maire de Montréal, Denis Coderre, et la chef de Projet Montréal, Valérie Plante. Plusieurs d’entres eux ont opiné de la tête en écoutant les discours.

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