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Pas d’entente en vue à l’école Rose-des-Vents

Photo: Josie Desmarais/Métro

L’Alliance des professeures et professeurs de Montréal persiste et signe. L’école alternative Rose-des-Vents, située dans le quartier Rosemont, ne pourra plus avoir des groupes à trois niveaux, comme c’était le cas depuis près de 30 ans, dès l’an prochain.

La convention collective nationale des enseignants prévoit que c’est seulement en vertu d’une entente locale que les écoles de plus de 65 élèves peuvent avoir des groupes à plus de deux niveaux.

«L’entente pour Rose-des-Vents a été reconduite pendant plusieurs années, mais là le contexte a changé, assure la présidente de l’Alliance, Catherine Renaud. Les écoles alternatives Élan et Le Vitrail ont aussi demandé une entente particulière en 2016 et, selon nous, ça doit rester extraordinaire. On ne peut pas multiplier les ententes à la pièce.»

Selon le syndicat, ce phénomène risque de dépasser les écoles alternatives et de se généraliser avec l’adoption du projet de loi 105, qui demande à toutes les écoles de revoir leur projet éducatif. «La convention collective ne doit pas s’adapter au projet éducatif, celui-ci doit tenir compte des encadrements légaux. Ce qui nous inquiète surtout ce sont les projets d’inclusion [d’élèves en difficulté] qui risquent de se multiplier», estime la présidente. Elle craint qu’on veuille inclure davantage d’élèves en difficulté dans des classes régulières et que l’on demande ensuite aux professeurs d’enseigner la matière de 3 niveaux en même temps.

Douze enseignants ont de leur côté déposé une demande d’ordonnance provisoire de sauvegarde pour l’année 2017-2018 au Tribunal administratif du travail vendredi dernier. La date d’audience n’a pas encore été fixée.

Le commissaire scolaire de Rosemont à la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Jean-Denis Dufort, qui est également parent d’un élève de Rose-des-Vents, croit que le syndicat a «peur d’avoir peur». «Est-ce que la CSDM pourrait être tentée d’élargir un projet comme celui de Rose-des-Vents? Absolument pas. C’est peu rentable une classe en multi-niveaux pour une commission scolaire, car on est obligé d’avoir moins d’élèves dans une classe comme celle-là», a-t-il affirmé dans une conférence de presse tenue par le comité de mobilisation de l’école.

M. Dufort dit que la CSDM a proposé à l’Alliance de soustraire seulement les écoles alternatives aux règles de formations de niveaux. De son côté, le syndicat dit ne pas avoir voulu emprunter cette voie. «Il n’est pas question d’ouvrir cette brèche», insiste Mme Renaud.

Les parents du comité de mobilisation se disent «écœurés» d’avoir à se battre pour conserver un système qui a fait ses preuves. «On appelle à la mobilisation générale des écoles alternatives du Québec. On a le droit à la diversité et à l’alternative», croit fermement Annick Daigneault, mère de deux enfants de l’école.

Si des parents ont déjà interpellé le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, Jean-Denis Dufort croit que celui-ci ne veut pas «forcer les parties à s’entendre».

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