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Les syndicats du CUSM attendent «des garanties» du ministre Barrette

Photo: Josie Desmarais

Les trois syndicats du Centre universitaire de santé McGill se montrent plutôt satisfaits de leur première rencontre avec le ministre de la Santé Gaétan Barrette, quelques jours après la démission de dix administrateurs de l’établissement. Mais ils restent méfiants.

«C’est une bonne première étape», a évoqué Manuel Fernandes, président par intérim du Syndicat des employés du CUSM, après une rencontre qui aura duré plus de deux heures et demi avec Gaétan Barrette, dans les bureaux montréalais du ministre en compagnie du Syndicat des professionnelles en soin (SPSICR) et de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé (APTS).

Convoquées dès 7h30, ces organisations qui représentent près de 10 000 membres ont eu l’occasion de revenir sur les inquiétudes des professionnels de la santé après le départ lundi, en bloc, de dix des 19 administrateurs du conseil d’administration. «On a exprimé les frustrations de nos membres», a indiqué Denyse Joseph, présidente du SPSICR.

«Ils ne peuvent pas donner des soins de qualité car on a trop coupé dans le personnel», a ajouté M. Joseph, rappelant que plus de 120 M$ ont été amputés au budget du CUSM depuis 2012.

Ces coupes ont également entraîné des soucis de santé au sein des employés, a affirmé Sandra Etienne, présidente de l’exécutif local de l’APTS. «Les gens sont essoufflés, à bout de souffle, en burn-out. Comment quelqu’un qui est malade peut traiter un malade?», a-t-elle questionné, tout en avouant «rester sur [son] appétit», à l’issue de cette réunion.

«Si le réseau de santé est malade, comment peut-on s’assurer d’un service de qualité? Au bout de la ligne, c’est la population qui écope.» – Sandra Étienne, présidente de l’APTS au CUSM

Présence au CA?
Alors que Gaétan Barrette a promis de nommer un nouveau conseil d’administration d’ici la fin de l’été, ces syndicats n’auraient cependant obtenu «aucune garantie» quant à une éventuelle augmentation du budget. Il s’agit d’une demande répétée des syndicats. «Si les nouveaux gestionnaires prouvent que les besoins sont réels, il [le ministre] pourrait demander [des fonds supplémentaires]. C’est ce qu’il nous a dit», a rapporté Denyse Joseph. «Mais on va attendre car on a aucune certitude», a repris Manuel Fernandes.

Sans nouvelle du premier ministre Philippe Couillard qu’ils ont récemment interpellés, les représentants de ces organisations auraient néanmoins réussi à faire entendre l’une de leur revendication auprès du ministre de la Santé. Souhaitant obtenir au-moins un siège du futur conseil d’administration, ces syndicats ont reconnu «une certaine ouverture» de Gaétan Barrette, selon Sandra Etienne.

«Il nous a aussi dit qu’il n’est qu’un arbitre, qu’il donne des orientations mais qu’il n’est pas là pour décider à la place du conseil d’administration et des gestionnaires, a rapporté Denyse Joseph. Mais j’ai mes réserves là-dessus.»

Le ministre n’a quant à lui pas émis de commentaire. «Il s’agit d’une rencontre privée», a évoqué son cabinet.

Appel à la démission
Dans un communiqué envoyé jeudi, le député Amir Khadir a pressé le ministre Barrette «de démissionner». «Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est une conséquence de plus du climat de peur, de l’intransigeance du ministre que j’ai dénoncé en chambre durant la dernière session parlementaire», a-t-il soutenu.

«Avec sa gestion autoritaire et centralisée, le ministre désorganise le système de santé et démoralise le personnel du réseau. Ce qui se passe au CUSM est un reflet de ce qui se passe partout au Québec», a précisé l’élu de Québec Solidaire.

Lundi, dix administrateurs indépendants ont décidé de claquer la porte du conseil d’administration du CUSM. Ils dénonçaient notamment «l’impasse» qu’ils vivaient et le manque de dialogue du ministre de la Santé.

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