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Le boom touristique montréalais décortiqué

Photo: Archives Métro

Le renouveau du tourisme montréalais analysé par deux de ses acteurs.

Au début des années 1990, la ville faisait pâle figure sur la scène touristique. Le Biodôme et le Casino n’existaient pas et le Vieux-Port n’avait pas encore été réaménagé.

Vingt-cinq ans plus tard, Montréal est méconnaissable. Le tourisme a bondi de 56% et la ville a connu le plus gros boom hôtelier de la décennie en Amérique du Nord avec 3000 chambres de plus (+16%). La ville figure désormais dans des dizaines de palmarès et concurrence des villes comme Barcelone et Berlin dans le créneau de ville relax et créative.

Comment y est-on arrivé? «Tout a commencé en 1992 par les célébrations du 350e anniversaire de fondation de Montréal», indique Pierre Bellerose, porte-parole de Tourisme Montréal. Pour l’occasion les différents paliers de gouvernement ont mis la main à la poche. L’ancien vélodrome des Jeux olympiques de 1976 est devenu le Biodôme, le Vieux-Port s’est transformé en zone touristique et l’ancien pavillon de la France à l’Expo 67 est devenu le Casino de Montréal.

Ces trois pôles d’attraction touristiques cumulent aujourd’hui à eux trois 13 millions de visiteurs par an, selon les données compilées par Tourisme Montréal.

«Mais la grande réussite aura été de créer de nouveaux quartiers pour unifier le tout», ajoute M. Bellerose. Sur l’autoroute Ville-Marie en partie recouverte, le Quartier international a été créé. En plus d’accueillir de nouvelles tour à bureaux et le Palais des congrès et ses milliers de congressistes, le Quartier international permet de combler le no man’s land qui existait entre le Vieux-Montréal et le centre-ville.

Le même travail est actuellement fait avec le Quartier des spectacles. L’Adresse symphonique, la place des Festivals et le 2.22 deviennent des pôles d’attraction pour les touristes, même si certains reprochent la trop grande place laissée au béton dans le concept de réaménagement.

L’autre grande force de Montréal est d’avoir su suivre la voie de la diversification du tourisme. «Avant les touristes formait un bloc plutôt homogène pour ne pas dire monolithique; aujourd’hui c’est différent il faut faire du tourisme à la carte», illustre Ruby Roy, présidente du CA de l’Association professionnelle des guides touristiques de Montréal (APGT).

Il y a 20 ans, Mme Roy était l’une des seules à faire des tours à vélo. Aujourd’hui, 15% des 150 membres de son association offrent une telle option. Montréal s’est aussi positionnée avec succès comme une destination gaie par excellence derrière San Francisco. Elle est en voie de faire de même du côté gastronomique et l’année 2012 s’annonce comme une année record pour le nombre de croisières jetant l’ancre à Montréal.

L’apport de Bixi au tourisme doit aussi être souligné. «Grâce à BIXI, des secteurs moins bien desservis par le transport en commun, comme le canal Lachine, bénéficient d’un afflux de touristes», indique M. Bellerose. Selon les statistiques de l’organisme 8% des touristes ont utilisé le service en 2011.

Les legs gouvernementaux liés au 375e anniversaire de Montréal en 2017 seront-ils aussi profitables? Le porte-parole de Tourisme Montréal n’en est pas sûr. «Je ne crois pas qu’on verra naître de nouvelles institutions, l’idée c’est plutôt de faire croître ce qu’on a déjà», dit-il.

Parmi les mesures déjà annoncées, signalons la création d’une promenade le long du fleuve au niveau du parc Jean-Drapeau, la rénovation de la place des Nations et la mise en valeur des fondations de l’ancien parlement en aménageant un corridor souterrain à partir du musée Pointe-à-Callières dans un ancien égout pluvial.

5% d’insatisfaits

Chaque année, Montréal compte 5% de visiteurs qui ne conseilleront absolument pas Montréal comme destination touristique. «Que ce soit des touristes venus visiter de la famille à Montréal ou des gens d’affaires, ils ont en commun de venir à Montréal par obligation et de ne pas aimer les grandes villes», indique M. Bellerose. La propreté, les embouteillages ou le fait de ne pas arriver à être accueilli en français dans certains commerces figurent parmi les principaux irritants.

Des tours qui détonnent

Quelques tours guidés qui sortent du lot.

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