Les architectes boycottent le campus Outremont

Les architectes québécois ont boycotté un appel d’offres lié au futur campus de l’Université de Montréal (UdeM).

L’UdeM a eu une mauvaise surprise en ouvrant les enveloppes des soumissions dans le cadre de l’appel d’offres pour la construction des deux premiers pavillons de son futur campus Outremont. Aucun cabinet d’architectes n’avait soumis d’offre.

Il s’agit d’un front commun des cabinets québécois pour dé­noncer les méthodes d’Infrastructure Québec. Anciennement nommée Agence des PPP (partenariats public-privé), cette agence gouvernementale chargée de con­seiller les grands donneurs d’ouvrage ne fait pas l’unanimité.

Dans le cas du projet du campus Outremont, les architectes dénoncent certaines méthodes visant à scinder le projet. «Un projet d’architecture, ça ne se saucissonne pas comme du salami», dit André Bourassa, président de l’Ordre des architectes du Québec (OAQ). L’appel d’offres indiquait que le début de la confection des plans et leur réalisation finale seraient octroyés à deux entreprises distinctes.

L’OAQ déplore que l’université montréalaise, «qui est un don­neur d’ouvrage de très bonne réputation», ait demandé l’aide d’Infrastructure Québec, «un organisme qui ne comprend pas ce qu’est un projet d’architecture».

Face à ce boycott, l’Université de Montréal a coupé la poire en deux et relancé un nouvel appel d’offres vendredi dernier. «Si c’est le mode traditionnel de construction qui est choisi, la firme qui aura remporté le premier volet de l’appel d’offres pourra soumissionner pour le second volet», indique Karla Duval, pote-parole d’IQ. Si ce sont finalement les modes PPP ou clés en main qui sont choisis, un même cabinet d’architectes ne pourra postuler qu’à la partie publique du contrat.

Le nouveau délai pour répondre à l’appel d’offres est fixé au 25 septembre. Le projet de 350 M$ ne sera pas affecté, affirme Mathieu Fillion, porte-parole de l’université. La construction des deux premiers pavillons s’étalera de 2015 à 2017.