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L’adoption du bac brun pas à la hauteur des attentes

Photo: Mario Beauregard/Métro

Les Montréalais adoptent très tranquillement le bac brun et les disparités sont fortes selon les arrondissements, révèlent les données obtenues par Métro. La palme du compostage revient à Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, tandis que les résidents du Sud-Ouest sont en dernière place.

Actuellement, environ 80% des 536 000 adresses situées dans des édifices de moins de neuf logements ont reçu un bac brun de collecte des résidus de table. Au lieu d’être enfouis au dépotoir, ces déchets sont acheminés dans des sites pour être compostés en vue d’en faire notamment de l’engrais.

Mais que donne la collecte sur le terrain? Selon les données obtenues en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, le taux de matières récupérées par bac brun est allé en augmentant depuis l’apparition de celui-ci. De 52kg collectés par porte desservie en 2015, la Ville est passé à 63kg en 2017.

Malgré l’amélioration, les données issues de la collecte du bac brun ne sont pas glorieuses si on s’attarde à déterminer le taux de participation des Montréalais. En effet, selon un document de Recyc-Québec, le potentiel de récupération dans un logement de type plex est de 167kg de résidus de table et de matières compostables par an.

Avec 63kg de collectés par porte en 2017, c’est comme si seulement 38% des ménages qui ont reçu un bac brun participaient pleinement à la collecte des résidus alimentaires. Même si Recyc-Québec avertit que les comparaisons entre villes sont boiteuses, Toronto, qui a instauré cette collecte 10 ans avant Montréal, ramasse 265kg de déchets putrescibles par ménage. Néanmoins la Ville Reine accepte les couches usagées et les vieilles litières, ce que Montréal ne fait pas.

Si on s’en tient uniquement aux déchets de table (comme à Montréal), Toronto estime en collecter annuellement 166kg par ménage. «Changer des habitudes peut prendre des années. Nous avons fait des investissements en promotion, en éducation et en design des bacs. Cela a donné de bons résultats dans les résidences unifamiliales, mais nous rencontrons encore des difficultés avec le multi-logements et nous sommes prêts à partager notre expérience avec Montréal», confie Jim McKay, directeur du service de la gestion des déchets à la Ville de Toronto.

Parmi les arrondissements, c’est celui de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grace (CDN-NDG) qui figure en tête de liste avec 85kg de déchets alimentaires récupérés par porte en 2017, juste devant Outremont (83 kg).

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Pour voir davantage de données et le tonnage par mois et par arrondissement, cliquez ici.

Il s’agit toutefois d’une baisse de 10kg par rapport à 2016 dans CDN-NDG. «On a commencé par distribuer des bacs bruns dans le district de Loyola qui est plus sensibilisé aux initiatives vertes. Au fur et à mesure qu’on se déploie dans des secteurs plus denses et moins sensibilisés à l’environnement, il n’est pas anormal que les moyennes diminuent. Il faudra donc être vigilant en matière de communication», indique Marvin Rotrand, élu du district de Snowdon.

Actuellement, l’ajout de bacs bruns se fait dans son district. «Je reçois beaucoup de messages de citoyens mécontents [NDLR: la collecte du bac brun remplace une des deux collectes de poubelles], mais peu de gens savent que c’est une obligation gouvernementale. Dans quelques années, il faudra valoriser 60% des matières organiques, or à Montréal on n’était en 2016 qu’à 13%», souligne M. Rotrand.

C’est dans l’arrondissement Le Sud-Ouest que le taux de collecte est le plus bas à Montréal avec seulement 45kg de déchets de table récupérés par porte. «S’il est vrai que nous sommes les derniers pour ce qui est du tonnage par porte desservie, nous sommes aussi parmi ceux qui ont fait le plus de progrès au cours des deux dernières années», souligne Alain Vaillancourt, l’élu de l’arrondissement responsable des travaux publics. L’arrondissement reste «confiant et positif» et compte notamment sur une campagne sensibilisation. «Rappelons que l’habitude de recycler le verre, le métal et le papier, qui nous semble si naturelle aujourd’hui, a aussi été longue à installer», conclut-il.

En juillet 2017, Montréal planifiait toujours l’ouverture de quatre sites de compostage et de biométhanisation pour 2020. Impossible par contre de savoir si le projet avait pris encore du retard ou même de connaître l’échéancier de déploiement des bacs bruns dans les édifices de plus de huit logements, l’élu responsable de l’environnement à la Ville, Jean-François Parenteau n’ayant pas répondu à nos questions au moment de publier.

Les tableaux détaillés:

Quatre arrondissements sont évalués à part, car ils collectent en même temps les résidus du jardin et les déchets de table, ce qui fausse les résultats. Il s’agit de ceux de Lachine, Saint-Laurent, de Pierrefonds–Roxboro et de l’Île-Bizard–Sainte-Geneviève.

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