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Richard Henry Bain donne une entrevue radio

Photo: Dominic Bouffard

MONTRÉAL – Le présumé responsable de la tuerie qui a mis fin aux célébrations du Parti québécois le soir de l’élection du 4 septembre, Richard Henry Bain, a donné une entrevue téléphonique depuis la prison mercredi.

Alors que la nouvelle première ministre Pauline Marois s’apprêtait à présenter ses ministres, la station de radio anglophone CJAD rapportait avoir reçu un appel de l’accusé en après-midi. Appelant de l’infirmerie de la prison Rivières-des-Prairies, où il est détenu, il a notamment fait valoir que la ville de Montréal devrait se séparer du reste de la province.

CJAD a annoncé avoir discuté avec Richard Henry Bain pendant 38 minutes, mais la station de radio a choisi de ne diffuser qu’un court extrait de la conversation, car elle ne souhaitait pas donner de plateforme politique importante à l’homme. La station anglophone a ainsi présenté un passage dans lequel Bain suggère de faire de Montréal une province, et elle a précisé que Bain avait fait cet appel sans que son avocat ne soit au courant.

L’extrait a été mis en ondes à 16 h, soit vers la même heure où étaient assermentés les nouveaux ministres péquistes. CJAD a expliqué avoir attendu en fin d’après-midi pour présenter l’extrait afin de s’assurer que Bain était bel et bien l’homme à l’autre bout du fil.

CJAD a fourni des extraits à la station francophone NRJ, qui, comme elle, appartient à Astral Media. NRJ a choisi de diffuser un extrait dans lequel Bain exprime, en français, un désir différent pour Montréal. L’accusé y explique que les Montréalais doivent «vraiment prendre le contrôle de leur île et former un nouveau parti municipal».

Il aurait refusé de répondre à toute question liée aux événements survenus au Métropolis, se contentant d’aviser son interlocuteur de «ne pas regarder ce dont il est accusé», puis de déclarer que «c’est la vie», et qu’il n’est pas possible d’en dire davantage.

Dans un des extraits qui a été diffusés, Bain explique que Montréal devrait se séparer du reste du Québec, car selon lui, cette option permettrait d’assurer une meilleure harmonie entre les anglophones, les allophones et les francophones. CJAD a évoqué les nombreuses références à la volonté de Dieu formulées par Bain.

«Ma vision est de voir l’île de Montréal se séparer afin de devenir une province», a-t-il déclaré. Bain a également terminé son allocution en lançant le fameux «Que Dieu vous bénisse tous (God bless you all)».

La station de radio a également rapporté que l’avocate de Bain, Elfriede Duclervil — qui est par ailleurs fournie par l’aide juridique —, avait indiqué que son client avait rencontré un psychiatre récemment et que celui-ci avait déclaré que son patient «n’était pas très bien». Me Duclervil se questionnerait également sur la capacité de Bain à subir un procès.

«Nous avons besoin d’informations supplémentaires, je crois que le psychiatre en demandera davantage, qu’il voudra rencontrer Bain à nouveau», a déclaré Me Duclervil, qui était apparemment surprise d’apprendre que son client avait eu accès à un téléphone.

La station de radio a expliqué que Bain avait d’abord refusé de s’identifier, mais qu’il avait finalement été convaincu de le faire.

«Mon nom est Richard Henry Bain», a-t-il affirmé avant qu’on lui demande d’où il appelait.

«Du centre de détention de Rivière-des-Prairies.»

La journaliste qui a discuté avec le présumé meurtrier a rapporté que ce dernier avait dû déposer le combiné de téléphone à plusieurs reprises afin de récupérer des documents dans sa cellule et de lui fournir des informations plus détaillées. Il aurait expliqué à son interlocutrice avoir cinq heures de temps libre par jour afin de se déplacer librement à l’extérieur de sa cellule.

CJAD a indiqué que l’avocat de Bain avait ensuite confirmé qu’il s’agissait bel et bien de lui. La Presse Canadienne a également laissé des messages à l’avocate, afin de vérifier l’authenticité du coup de fil, mais Me Duclervil n’avait pas retourné l’appel.

Richard Henry Bain fait face à 16 accusations, dont celle de meurtre prémédité, en lien avec la fusillade survenue à quelques mètres seulement de l’endroit où la première ministre élue Pauline Marois prononçait son discours de victoire.

Il est détenu en attendant la suite des procédures judiciaires le 11 octobre prochain.

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