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Trois idées que Montréal devrait importer

Photo: Collaboration spéciale

Montréal accueillera du 11 au 13 octobre un important sommet sur le patrimoine canadien.

Si Montréal tire plutôt bien son épingle du jeu en termes de sauvegarde du patrimoine, elle pourrait quand même s’inspirer d’autres villes. Décryptage.

Gérer le parc Jean-Drapeau à la vancouvéroise
À Vancouver, l’équivalent du parc du Mont-Royal s’appelle le parc Stanley. Cette ancienne zone militaire de 400 hectares est le troisième plus grand parc urbain en Amérique du Nord, devant Central Park. Sa particularité? Comme les autres parcs de Vancouver, il est géré par sept administrateurs qui sont élus par les citoyens pour un mandat de trois ans.

«Les candidats doivent notamment présenter leur vision de développement avant d’être élus et doivent ensuite rendre des comptes aux citoyens de façon mensuelle, dans le cadre d’assemblées publiques», explique Dinu Bumbaru, directeur des politiques d’Héritage Montréal.

Selon lui, ce mode de gestion devrait être importé, notamment à la Société du parc Jean-Drapeau, qu’il qualifie de «baronnie». La Société du parc Jean-Drapeau a souvent fait les manchettes à cause des salaires mirobolants de ses dirigeants et de sa gestion opaque (l’ancien directeur général, qui fut un temps directeur d’Union Mont­réal, s’est fait mettre à la porte récemment).

«Le parc Jean-Drapeau est un lieu d’histoire où s’est tenue l’Expo. Il mériterait qu’on lui donne une structure démocratique», clame M. Bumbaru.

Malgré son mode de fonctionnement plus ouvert, le parc Stanley n’a pas été épargné par les politicailleries. En 2009, l’opposition dénonça ainsi les tentatives d’ingérence du maire Gregor Robertson dans les affaires du Board of Parks and Recreation.

Promouvoir l’art public comme Calgary
«L’art public, à Montréal, on en parle; à Calgary, on agit», lance Dinu Bumbaru qui cite en exemple la nouvelle promenade décorée d’œuvres récemment aménagée le long de la rivière Bow.

Dans la métropole albertaine, pour chaque projet municipal qui dépasse le million de dollars, 1 % du projet va à la réalisation d’une œuvre d’art destinée à être exposée sur le site. De 2004 à 2011, 31 œuvres totalisant 10,2 M$ ont ainsi été créées et 17 pro­jets étaient en cours d’élaboration. Si la valeur artistique est inégale, M. Bumbaru pense que Montréal devrait quand même s’inspirer de ce programme.

«J’ai d’ailleurs proposé aux membres d’Héritage Montréal qu’on aille voir ce qui se fait à Calgary pour y puiser des idées», rigole M. Bumbaru.

Si la Ville de Montréal a adopté en 2010 un nouveau cadre d’intervention en art public qui contient plusieurs engagements, elle n’a toutefois fixé aucun échéancier pour l’intégration des œuvres aux futurs projets d’architecture.

Calgary travaille, comme Montréal, à trouver une nouvelle vocation à son ancien Planétarium, mais a déjà réhabilité son square Viger, deux dossiers qui traînent à Montréal.

Sauver les vieilles publicités murales comme à Lyon
Montréal compterait encore plus d’une centaine de vieilles publicités peintes sur les murs à la gloire notamment des phonographes Lindsay, des fourrures John Henderson et des cigarettes Turrets.

L’écrivaine Réjane Bougé a publié un livre sur le sujet qui sort en librairie cette semaine : Sur les murs d’un Montréal qui s’efface. Selon elle, il faudrait étudier la possibilité de sauvegarder certaines de ces réclames qui jouent encore un rôle, même si les marques qu’elles vantent ont aujourd’hui disparu. «Le passé et le présent se chevauchent dans un dialogue éloquent qui fait prendre conscience de l’usure du temps», écrit-elle à leur sujet.

Pour les sauver, on pourrait, par exemple, faire parrainer la restauration d’une publicité murale par une entreprise appartenant au même secteur d’activité, suggère-t-elle. Du même souffle, elle se questionne. «L’émotion que suscitent ces vieilles publicités tient au fait qu’on voit l’usure du temps et qu’on se dit qu’elles vont finir par disparaître. Je me demande si elles dégageraient la même chose, une fois restaurées», a-t-elle déclaré.

Montréal pourrait s’inspirer de Lyon, qui a reconnu les murs peints comme des œuvres d’art lorsqu’elle a établi sa politique municipale d’aménagement et de mise en lumière des espaces publics, favorisant ainsi par la bande la restauration de ses vieilles réclames.

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