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Des ratés pour les vélos électriques en libre-service de Laval

Photo: Josie Desmarais/Métro

Des bornes capricieuses et des vélos qui ne se débloquent pas. Un mois après l’implantation du système de vélos électriques en libre-service Bewegen de la Ville de Laval, plusieurs de ses caractéristiques semblent causer des maux de tête aux utilisateurs.

Une citoyenne lavalloise, qui a préféré demeurer anonyme, a confié au journal Métro avoir tenté d’utiliser les vélos en libre-service de Bewegen Technologies en juillet à la station de métro de la Concorde, mais en vain. La borne grâce à laquelle il est possible d’enregistrer l’emprunt ne fonctionnait pas.

«Personne du service à la clientèle ne m’a répondu», a-t-elle indiqué.

Avec l’application mobile, elle est parvenue à effectuer la transaction, mais elle n’a pas été en mesure de déverrouiller les vélos.

«Deux jeunes garçons venus de Montréal ont aussi voulu prendre des vélos, mais ils n’ont pas réussi. Ils étaient très déçus», a-t-elle rapporté.

L’entreprise québécoise en charge de l’installation de ces vélos à assistance électrique (VAE) a lancé à la mi-juillet une flotte de 40 véhicules, en partenariat avec la Société de transport de Laval (STL). Quatre quais sont offerts, aux trois stations de métro de Laval et au centre commercial du Carrefour Laval.

«Le système fonctionne très bien»
Contacté par Métro, Bewegen a assuré que le projet pilote se déroulait bien, faisant part des emprunts effectués depuis le lancement du système.

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«Le système en général fonctionne très bien depuis son lancement, a affirmé le directeur du marketing et du développement des affaires de la compagnie, Braunyno Belo Ayotte. C’est sûr que c’est un système qui est à l’essai.»

M. Belo Ayotte a fait part des difficultés de certains utilisateurs avec les bornes disponibles près des vélos.

«Il y a eu une petite adaptation avec les kiosques, a-t-il avoué. Les vélos fonctionnent très bien quand on a la carte de membre ou avec l’application mobile. Avec les kiosques, autant du côté de la STL que de notre côté, on a eu des problèmes d’alimentation électrique et des communications cellulaires en dents de scie.»

Ce n’est pas chose rare que l’alimentation électrique rende une station inaccessible pour quelques temps, et ce «dans tous les systèmes», a lancé M. Belo Ayotte. La borne de la station Montmorency a d’ailleurs été temporairement indisponible hier.

Le président de la STL, David de Cotis, a pour sa part tenu à apporter son soutien à Bewegen. «C’est normal, c’est pour ça que c’est un projet pilote, a-t-il dit. Partout à Laval, à chaque fois qu’on a un projet pilote, c’est vraiment pour comprendre l’usager. On veut comprendre les problèmes pour que, quand on ira live, on ait réglé tous nos problèmes.»

«Chaque ville est différente, a-t-il ajouté. Il y a toujours une période de tests, mais on n’a aucune inquiétude au sujet de la fiabilité du projet.»

Difficultés techniques
Pour en avoir le cœur net, Métro a fait mercredi un périple matinal à l’île Jésus pour tenter le coup avec les bicyclettes de la station de métro de la Concorde.

Lorsque notre journaliste a tenté d’emprunter un vélo grâce à sa carte obtenue quelques secondes plus tôt à la borne, le vélo a émis un signal sonore. Le cadran du véhicule a de son côté affiché le message «Carte expirée» et la bicyclette n’a pas pu être retirée de son socle.

Métro a contacté le service à la clientèle de Bewegen Laval mais, comme dans le cas de la source consultée, il n’a obtenu aucune réponse. L’appel a été placé à 9h40, 20 minutes avant l’ouverture du service à la clientèle. Par contre, le message laissé sur la boîte vocale de l’entreprise n’a obtenu de réponse qu’une heure après l’appel initial.

Entre-temps, Métro s’est aventuré à la station Cartier, à quelques minutes de métro, pour retenter l’expérience. Il a pu accéder facilement à un vélo avec la carte achetée plus tôt. Par contre, après l’achat d’une toute nouvelle carte 24h, cette fois-ci à la borne de Cartier, les vélos sont de nouveau restés bloqués.

Situation rare?
«Je n’étais pas au courant de cette situation-là et de ces messages-là, a confié M. Belo Ayotte lorsque interrogé sur le problème. Une chose qu’il faut comprendre, dans un système de vélos en libre-service, c’est que c’est une maintenance constante. L’informatique est souvent l’aspect le plus compliqué et le plus précis en terme de fonctionnement.»

À noter que Bewegen a installé des systèmes dans une vingtaine de villes différentes d’Amérique du Nord et d’Europe. Les premiers vélos ont été testés dès 2015.

«C’est autant un test pour la Ville de Laval que pour nous, s’est défendu M. Belo Ayotte. Au Canada, c’est notre premier système. C’est sûr qu’on peut toujours faire mieux, on n’est pas parfait.»

«Dans d’autres villes, on a plusieurs personnes, plusieurs camions, a-t-il poursuivi. Ici, on a une personne, qui ne peut pas travailler 24 heures par jour non plus. Moyennant un système plus grand, avec plus de ressources, les choses seraient un peu différentes.»

Plus de vélos
En conférence de presse, le 12 juillet, David De Cotis avait concédé qu’une augmentation de la flotte de 40 vélos était envisageable à la conclusion du projet pilote, en octobre. «Dépendamment du succès du projet pilote, nous allons augmenter le nombre de vélos l’année prochaine, avait-il noté. Ça pourrait être 140, 120. Nous ne connaissons pas le nombre exact.»

Ce n’est pas une possibilité pour l’instant, selon M. Belo Ayotte. «Pour nous, le projet, du début à la fin, n’a jamais prévu plus que 40 vélos», a-t-il dit.

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