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La communauté sikhe dénonce des barrières au Québec

Photo: Josie Desmarais/Métro

La World Sikh organization of Canada (WSOC) demande à Montréal et à Québec de mieux inclure les sikhs dans la société québécoise, où ils se sentent restreints notamment à cause de l’interdiction du port du turban et du kirpan dans les services publics ou à l’Assemblée nationale.

C’est un combat que mène le conseiller de Coalition Montréal, Marvin Rotrand, depuis plusieurs années. Il aimerait que Montréal, comme l’ont fait New York ou Vancouver, accueille dans les rangs du Service de Police de la ville de Montréal (SPVM) des policiers sikhs portant le turban.

Prenant en exemple les quatre ministres fédéraux qui portent le turban ou les 17 sikhs présents au parlement canadien, il aimerait que cette communauté soit davantage représentée au Québec, et pas seulement au SPVM.

«C’est une communauté bien connue au Canada, a-t-il dit, ils sont très présents dans la vie politique canadienne. Mais au Québec, il y a des problèmes».

M. Rotrand a indiqué avoir demandé à plusieurs reprises au SPVM s’ils étaient disposés à autoriser les policiers sikhs à porter un turban, ou les policières musulmanes un hijab.

En mai 2018, le SPVM avait écrit à M. Rotrand pour lui signifier qu’une «réflexion avait débuté», et que ce débat était pris «très au sérieux» par les services de police.

Depuis, Marvin Rotrand n’a pas eu de nouvelles, ni du SPVM ni de la Ville, à qui il a aussi présenté ses demandes.

[bignumber number= »15000″]Il y a 15 000 sikhs au Québec, sur 500 000 dans l’ensemble du Canada. Dans la région de Montréal, les sikhs sont d’avantages représentés à LaSalle, Dollard-des-Ormeaux, Laval, Borssard et Vaudreuil-Dorion[/bignumber]

Le président de la WSOC, Mukhbir Singh, a lui aussi exhorté Québec et Montréal de s’ouvrir davantage à sa communauté. Il a évoqué des «menaces systématiques qui empêchent les sikhs et d’autres communautés de jouer un rôle dans la société québécoise».

Les représentants sikhs ont demandé aux candidats à l’élection provinciale de venir les rencontrer afin qu’ils examinent la possibilité d’ouvrir les portes de la fonction publique et de l’Assemblée nationale aux sikhs portant le turban et le kirpan.

«L’impact de ce problème sur la communauté est très profond. Ça brise le cœur de voir des jeunes dire qu’ils aimeraient être policiers à Montréal, mais qu’ils ne peuvent pas. On est là pour leur proposer du changement, être sûr de briser les barrières et les restrictions pour les futures générations», a ajouté M. Singh.

Responsable du Québec au sein de la WSOC, Armit Kaure a expliqué qu’il était impossible pour un sikh de retirer son turban pour travailler, puis le remettre dans le cercle privé.

«Pour les personnes sikhes, porter le turban c’est un article de foi. On ne peut pas l’enlever quand on se baigne, quand on mange ou quand on dort. C’est sur nous», a-t-elle précisé.

Réagissant aux propos du chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) François Legault, qui affirmait hier qu’il instaurerait la laïcité totale pour la fonction publique s’il était porté au pouvoir, les représentants de la WSCO ont appelé à davantage d’écoute et de rencontres avec la communauté sikhe, rappelant que ce sujet était utilisé comme une «pomme de la discorde», mais que le Québec était une province «accueillante».

«Notre société doit travailler à respecter toutes les religions et trouver une façon de respecter le concept d’égalité. Il y a des gens qui s’y opposent, mais ces gens ne représentent pas la position majoritaire des Québécois, qui sont ouverts à la diversité», a quant à lui affirmé Marvin Rotrand.

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