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L’affichage de rue dans la mire de Montréal

Photo: Josie Desmarais/Métro

La Ville de Montréal vient de confirmer l’achat de 600 modules d’affichage à l’intention des citoyens, a appris Métro. Avec l’ajout de ces installations, l’administration espère pouvoir réactiver un règlement d’interdiction de l’affichage sur le mobilier urbain suspendu par la cour.

Le contrat de 1,5M$ avec Enseicom inc. a été octroyé à huis clos au comité exécutif mercredi.

En 2010, la Cour supérieure avait tranché en faveur de l’activiste Jaggi Singh, qui contestait le règlement municipal interdisant l’affichage sur le mobilier urbain. Une vingtaine d’articles avaient été suspendus et la Cour avait demandé à la Ville de trouver une manière de permettre la libre expression des citoyens.

Puis, l’an dernier, le propriétaire du bar La Casa Del Popolo, Mauro Pezzente, a obtenu gain de cause pour faire invalider des règlements d’arrondissement qui avaient le même effet que le règlement municipal suspendu.

«On est arrivé avec la proposition d’avoir des lieux qui allaient permettre aux citoyens et aux organismes d’afficher librement, dans l’ensemble des arrondissements», soutient le responsable des services aux citoyens au comité exécutif, Jean-François Parenteau.

Le fondateur d’Indie Montréal, Jon Weisz, salue cette avancée pour laquelle il se bat «depuis une décennie». «C’est vraiment positif, dit-il. Le nombre risque d’être insuffisant, mais c’est un début et ça nous donne l’option de ne pas toujours afficher sur des poteaux.»

Les 603 panneaux, qui doivent être installés d’ici mars prochain, seront répartis dans toute l’île. C’est dans Le Plateau-Mont-Royal (79) et dans Ville-Marie (68) qu’il y en aura le plus. Chaque borne triangulaire permettra de mettre environ six affiches.

«C’est la bonne solution, mais ce n’est pas assez pour la réalité. On fait environ 200 affiches pour un spectacle, illustre Mauro Pezzente. Je ne comprends pas pourquoi on n’a pas été consulté.»

MM. Pezzente et Weisz s’inquiètent de la gestion des panneaux qui sera faite par des employés municipaux. «Il faudrait que la Ville publie l’horaire de nettoyage, croit M. Weisz. Et puis, maintenant il y a une éthique dans l’affichage et les gens ne couvrent pas les affiches des autres avant la date du spectacle, mais avec seulement 450 ou 500 places dans le Plateau, ce ne sera pas assez pour que les suivent cette éthique.»

Jean-François Parenteau souligne que la façon de fonctionner sera évaluée selon l’utilisation des citoyens. «Une fois installés et quand on verra que ça fonctionne bien, on pourra revenir en cour pour demander d’enlever la suspension des articles du règlement», indique M. Parenteau.

M. Pezzente espère que les 600 modules ne seront pas vus par la Cour comme suffisants pour assurer la liberté d’expression dans la ville. «Si la cour accepte que c’est assez, moi, je vais mon avocat une nouvelle fois», annonce-t-il.

Si la cour accepte de lever la suspension du règlement, cela signifiera que l’affichage sur le mobilier urbain sera de nouveau interdit et passible d’amendes.

Or, cela n’a jamais vraiment arrêté, estime Jon Weisz. «La police a cessé de donner des amendes, mais les employés de la Ville ne semblaient pas être au courant. C’est moins systématique que c’était il y a un an [NDLR: avant la suspensions des règlements d’arrondissement]», mentionne-t-il.

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