Soutenez

TLMEP: «Vito Rizzuto contrôlait tout»

Photo: Radio-Canada

Le journaliste Daniel Renaud et l’ancien policier de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) Lorie McDougall sont revenus sur la vie et la mort de l’ancien parrain de la mafia montréalaise Vito Rizzuto dimanche, à Tout le monde en parle (TLMEP).

Les deux hommes, qui ont collaboré pour écrire le livre Vito Rizzuto : La chute du parrain, ont dressé un portrait nuancé de l’homme qui a dominé le milieu criminel montréalais pendant des années.

«C’était un bon parrain dans le sens criminel du terme. C’est quelqu’un qui faisait l’unanimité et qui faisait en sorte que tous les groupes criminels pouvaient survivre, a expliqué Daniel Renaud, journaliste à La Presse. Ses années au pouvoir ont été relativement calmes. Tout cela a pris fin avec son arrestation en 2004.»

«C’est un bandit, un criminel. Sauf que c’était un humain aussi, un père de famille, un grand-père, a précisé Lorie McDougall, qui a passé des années sur les traces du clan Rizzuto. Il était né dans ce monde. Il était destiné à ça. Je peux dire qu’il avait bien réussi ses tâches. Son père était fier de lui. Il avait toujours une réponse pour mettre tout le monde autour de la table.»

L’arrestation de Vito Rizzuto pour meurtre et complot pour meurtre a en effet déstabilisé le monde interlope, non seulement à Montréal, mais aussi au Québec et au Canada.

«Vito contrôlait tout, a résumé Lorie McDougall, qui a consacré 20 ans de sa vie à la lutte contre le crime organisé. C’était un négociateur, un homme d’affaires. Avant l’arrestation, nos sources nous ont clairement dit: « Vous faites une erreur très très grave. »»

Vito Rizzuto : La chute du parrain relate notamment les méthodes d’enquête approfondies qu’ont utilisées les policiers, comme la filature et l’utilisation d’agents doubles.

Daniel Renaud a notamment raconté comment une policière a réussi à soutirer des informations privilégiées au parrain. «Alors que Vito voyageait en première classe vers Vancouver, la GRC a décidé d’envoyer une agente double sur le siège voisin au sien. C’était une jeune policière, un canon de beauté, qu’on a fait passer pour une représentante en crème de beauté. C’était sa première mission d’agent double!»

Et visiblement, le stratagème a fonctionné. «Pendant cinq heures, il a raconté toute sorte de choses qu’il n’avait jamais racontées à personne d’autre, sur sa vie, sa famille, son travail, ses avoirs.»

Malgré ses anecdotes plus légères, enquêter sur le crime organisé demeure une affaire très sérieuse.

«En écrivant ce livre, j’ai fait très attention, a précisé le journaliste de 52 ans. Parfois je mets les noms, des fois non. Je ne veux pas mettre la fin de quelqu’un en danger, ou être responsable d’une tentative de meurtre, parce que j’ai écrit quelque chose. Il y a des choses qui ne s’écrivent pas.»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.