Soutenez

Collection d'instruments de musique du monde de l'UdeM: Dans la caverne d'Ali Baba

À l’Université de Montréal se cache un trésor musical inestimable. Au Laboratoire de recherche sur les musiques du monde (LRMM), il existe une collection de 550 instruments provenant des quatre coins du monde.

L’une de ses particularités : elle est constituée d’instruments issus de la récupération de matériaux végétaux, animaux et industriels. Des exemples? Des sonnailles en coques de fruits ou en sabots de chèvre évidés, un hochet fabriqué à partir d’une carapace de tortue, un luth dont la caisse de résonance est un tatou (on voit même encore les poils et les oreilles de la bête), une lyre ougandaise (instrument à cordes ressemblant à la harpe) ornée de poils de chèvre et une crécelle haïtienne en fer-blanc recyclé. On note aussi parmi les instruments un arc musical à bouche mugongo qui vient du Gabon. Ce type d’arc à bouche est considéré com­me l’ancêtre des instruments à cordes et c’est le corps humain qui sert de caisse de résonance.

Mise sur pied en 1989, la collection est un «outil pédagogique important en organologie des musiques de traditions orales (science des instruments de musique). Elle contribue à l’avancement de la recherche en ethno­musicologie (entre autres) et collabore au rayonnement de la Faculté dans le monde», explique Monique Desroches, professeure titulaire en ethnomusicologie et directrice du LRMM. Si, au tout début, il n’y avait que 200 instruments, la collection a triplé depuis grâce aux dons de différents chercheurs et professeurs et à ceux de généreux voyageurs.

Un trésor inestimable
La collection fait partie du LRMM, qui l’intègre aux côtés d’un centre de documentation, d’une programmation de recherche et d’un centre d’animation et de diffusion. Selon Mme Desroches, ce qui fait l’originalité de cette collection, c’est que plusieurs de ses instruments proviennent de pays ou de régions qui ne sont pas représentés dans les grands musées du monde : «Nous avons des instruments qui proviennent des Antilles, de l’océan Indien, de chez les Inuits et les Amérindiens. C’est l’une des plus importantes au Canada (il y en a aussi une à l’Université de la Colombie-Britannique), car elle est dite scientifique, c’est-à-dire qu’elle est archivée, documentée et photographiée», précise Mme Desroches.

Cette dernière explique que la collection est indispensable aux étudiants. «C’est du concret. Les étudiants adorent pouvoir ma­nipuler l’objet, et c’est un outil très important pour leur apprendre à observer, décrire et classifier des instruments de traditions orales. Un instrument de musique, ce n’est pas uniquement un producteur de son, c’est aussi une trace culturelle. Ça permet de questionner, à travers un objet, toute une culture musicale et de mieux la comprendre.» Les instruments ont été présentés dans diverses expositions. Pour les curieux, une partie de la collection a été prêtée au Musée de la civilisation de Québec pour une exposition intitulée Musique en mouvement qui sera présentée cette année.

Dignes de mention

Des 550 instruments, quelques-uns se distinguent du lot pour plusieurs raisons :

  • Pour son esthétique : la vielle Sarangi, qui provient du nord de l’Inde, se démarque par la décoration minutieuse et détaillée de sa caisse de résonance et par ses cordes sympathiques.
  • Pour son caractère récent : le stil dronm de Sainte-Lucie, dans les Antilles, a été fabriqué à partir d’un vieux baril métallique.
  • Parce qu’il pique la curiosité : le hochet tortue (Kanyah-te’ka’nowa), qui vient de la nation iroquoise Sénacas, en  Ontario, et le luth Charango (Bolivie), fabriqué à partir d’une carapace évidée de tatou.

Pour plus de photos et d’information sur la collection, visitez le site: lrmm.musique.umontreal.ca/collection/index.php

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.