Cinéma: 2012, une année lucrative pour Montréal

L’année 2012 a été particulièrement bonne pour l’industrie montréalaise du cinéma.

Avec 16 longs métrages qui totaliseront vraisemblablement plus de 235 M$, le record annuel sera battu pour une troisième année consécutive.

En 2012, la métropole a en effet accueilli quatre grosses productions américaines en tournage, soit White House Down, Smurf 2, Riddick et Red 2. De plus, la Fox est actuellement à Montréal pour la préproduction d’un prochain film de la série X-Men. «On est chanceux, car même si la superficie de nos studios ne permet généralement pas d’accueillir plusieurs gros tournages à la fois, cette année, ils se sont enchainés sans se télescoper», se félicite Brian Baker, en charge de la Guilde des réalisateurs du Québec.

Bonne nouvelle pour l’industrie, Vision Globale, qui a racheté les studios Mel’s en fin d’année dernière, aurait comme projet d’augmenter la superficie des studios de 36 %.

Toutes les personnes interrogées ont souligné l’importance des crédits d’impôt pour attirer les gros tournages. «Le niveau des crédits d’impôt, c’est la première question que nous posent généralement les Américains», explique Cyril Loreau, du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec.

Si le retour en force des grosses productions américaines est une bonne nouvelle, certains observateurs se demandent toutefois s’il n’est pas risqué de mettre tous ses œufs dans le même panier et d’être ainsi vulnérables à une nouvelle grève des scénaristes américains, comme en 2007-2008.

Christian Lemay, directeur régional du local 667, de IATSE, la guilde des directeurs photo, est plus mitigé. «C’est sûr que c’est mieux d’avoir plusieurs productions, mais on n’a pas toujours le choix», déclare-t-il. Il note par exemple que plusieurs productions américaines indépendantes souffrent du contexte économique et n’arrivent pas à boucler leur budget de production.

La situation est sensiblement la même pour les productions québécoises, qui doivent faire plus avec moins, ce qui n’est pas sans créer des tensions. Ainsi, plusieurs artisans ont dénoncé cet été les conditions de travail sur les plateaux de tournage de la réalisatrice Fabienne Larouche (Trauma, Unité 9…). Une situation de ras-le-bol qui ne serait pas uniquement attribuable à l’auteure et productrice québécoise, selon certains.

Combien?
Budgets totaux des tournages :

• 2007 : 203 M$
• 2008 : 74 M$
• 2009 : 81 M$
• 2010 : 214 M$
• 2011 : 235 M$